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promenade dans le vieux québec

l’esprit humain, qui restent l’éternel exemple, l’éternel stimulant de toutes les générations. Mais il ne faut pas confondre ce travail plein d’enseignements, qui met en activité toutes les facultés de l’esprit, l’examen, le raisonnement et la critique, avec le pitoyable abus que des esprits, bornés aux petits côtés des choses, en font sous prétexte d’approfondir ; cette manie misérable est à la recherche historique comme la grimace est à la physionomie ; de même, l’amour des vieilleries, des masures séculaires, des constructions, qui n’ont d’autre intérêt que parce qu’elles ne sont pas de notre siècle, n’a rien de commun avec la noble passion de l’antique qui porte la lumière dans le passé, au lieu d’y chercher des entassements de ruines pour s’en barrer le chemin.


III


Québec avait été fondé depuis un peu plus d’un quart de siècle, mais ne contenait guère plus de cinquante à soixante habitants. Les colons, arrivant dans un pays barbare, pauvres, manquant de tout, inaccoutumés au climat,