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récits de voyages

l’espoir du colon, ont remplacé les bois ténébreux, pendant que tout autour des rivages se promène une eau claire comme le cristal, foisonnant de myriades de poissons délicieux, tels que le saumon, la truite, le poisson blanc, la perche, le brochet et le maskinongé. Cette île était autrefois habitée par des tribus indiennes, comme le démontrent les os humains qu’on a découverts, ainsi que divers autres objets dont les Indiens seuls avaient l’habitude de se servir.

Le voyageur n’a pas plutôt dépassé l’île de Wolfe qu’il atteint une autre grande île, celle d’Amherst, qui s’étend à l’extrémité orientale du lac Ontario et qui est habitée, comme la précédente, sans avoir ni ses charmes ni sa fécondité. L’île d’Amherst portait, sous le régime français, le nom d’île de Tonti. Nous la laissons derrière nous, après une heure et demie de navigation à peu près, nous tournons la pointe de la vaste presqu’île du Prince Édouard, et nous voilà enfin dans les eaux du lac Ontario, le premier de cet admirable système de navigation lacustre, unique au monde, qui se prolonge sur une étendue de quatorze cents milles et se termine, à l’extrémité du lac Supérieur, par un mince filet d’eau, bientôt perdu dans quelque retraite cachée de la chaîne laurentienne.