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sur les grands lacs

Indiens. Dès 1615 cependant, Champlain, remontant la rivière des Outaouais et la Mattawan, s’était avancé jusqu’au lac Nipissing, où il avait trouvé sept à huit cents Indiens, et de là, s’était engagé dans la rivière des Français, qui l’avait conduit jusqu’au lac Huron. À sa suite étaient accourus les « coureurs des bois » les « voyageurs » et les trappeurs des Compagnies du Nord-Ouest et de la baie d’Hudson, à la recherche des fourrures, dont ils faisaient un riche butin et qu’ils allaient chercher jusqu’aux rivages de la Saskatchewan et de l’Athabasca.

Les voyageurs des premiers temps de notre histoire ont raconté les misères, les difficultés et les dangers de cette route, où ils étaient attirés par une étrange et irrésistible fascination qui a exercé son empire pendant près de deux siècles. Nombreuses étaient les croix qui s’élevaient, jadis, comme des jalons funèbres, le long de cette route, pour rappeler le souvenir des braves, morts en luttant contre les rapides ou contre l’ennemi caché dans les sauvages retraites des rivages :

Seul, en ce bois, que j’ai eu de soucis !
Pensant toujours à mes si chers amis,
Je demandais : Hélas ! sont-ils noyés !
Les Iroquois les auraient-ils tués ?

E. Gagnon. — Chansons populaires du Canada.