montre de nouvelles petites baies, au-dessus desquelles planent des rochers couverts de sapins et d’arbrisseaux divers.
Des cabanes d’indiens, parfois aussi des campements, des maisons même, entourées d’un enclos cultivé, plus ou moins grand, apparaissent ça et là ; bientôt les maisons, ayant derrière elles des champs de blé et de patates, des parterres de légumes, des jardinets à leurs débuts, et devant elles une longue ceinture d’arbrisseaux, qui borde le rivage, se montreront sans interruption, surtout du côté américain, jusqu’au voisinage du sault Sainte-Marie. Les canots des Indiens glissent, volent autour de nous ; il en sort de chaque échancrure de ces innombrables rivages, qui défilent vertigineusement sous nos regards. Ici et là la rivière se bifurque et l’on court dans un chenal qui n’a pas plus de deux cents pieds de largeur. Ailleurs c’est une cascade de rochers, coiffés d’une végétation anémique, qui tombent presque tout droits dans la rivière ; le cœur se serre, on passe si près d’eux que l’on croit qu’ils vont s’abîmer sur le pont du steamer et l’engloutir avec hommes, femmes et enfants, et jusqu’à l’abominable roastbeef et aux légumes antédiluviens qu’on y sert aux pas-