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Ceux qui verront ce noble spectacle ne sauront peut-être pas à quels labeurs pénibles, à quels sacrifices, à quels efforts multipliés ils le devront. Qu’importe ! Ils moissonneront ce que nous aurons semé ; ainsi, les générations se succèdent les unes aux autres, en recueillant le fruit des sueurs de celles qui les ont précédées. Faisons notre œuvre ; nos neveux et nos fils feront la leur ; nos pères nous ont légué un pays à peine défriché, nous léguerons à ceux qui nous suivront un pays agrandi, enrichi, sillonné par vingt chemins de fer là où il n’y avait jadis que de chétifs chemins de colonisation, bons tout au plus à casser le cou des téméraires qui s’y aventuraient ; et nos descendants auront encore longtemps un vaste champ d’activité à parcourir, car bien des générations passeront avant que chaque acre de terre de notre immense patrimoine ait été arraché au désert, aux savanes, aux landes sauvages et aux steppes incultes.


II


Messieurs, il y a dix ans seulement, pour qui la vaste région comprise entre St-Raymond et le Lac St-Jean n’était-elle pas un pays aussi inconnu que l’intérieur du Japon ? Et aujourd’hui encore, combien y en a-t-il qui la connaissent ? Moi-même, qui vous fais en ce moment une conférence à ce sujet, moi qui avais étudié la région du Saguenay et du Lac St-Jean au point d’en faire un livre tiré à 3,000 exemplaires, et vendu avec acharnement à tous les départements publics et à tous les particuliers