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Celui-ci, du moins, s’il est misérable, s’il est condamné à toute sorte de travaux pénibles, s’il habite une hutte presque sans plancher et à peine à l’abri des tempêtes de pluie ou de neige, si fréquentes sous notre climat, a, du moins, à deux pas de sa cabane, une voie de communication rapide par laquelle il peut expédier le bois que les statuts l’autorisent à abattre sur son lot, et recevoir en retour des provisions et des effets pour sa famille, et c’est là aussi ce qu’il fait, et c’est là ce qui assure la prompte colonisation du parcours du chemin de fer qui nous intéresse à un si haut point, malgré l’infériorité des terres, ou plutôt malgré le très petit nombre relatif d’acres de terre cultivables qui se trouvent dans son voisinage.

Mesdames et messieurs, il me faut ici couper court à cette conférence qui pourrait se prolonger bien avant dans la nuit si je vous disais tout ce qui me reste encore à vous dire sur un sujet qui nous intéresse tous si vivement ; mais je compte vous retrouver ensemble encore dans quelques semaines, et alors j’entrerai dans le détail des choses que je n’ai pu que vous exposer brièvement ce soir ; je vous ferai, dans une série de deux ou trois conférences, un récit complet de voyage entre St-Raymond et le lac St-Jean, avec tous les incidents, toutes les digressions, toutes les peintures imaginables, et si je réussis à vous attirer dans le beau pays que j’aurai à vous décrire, mon œuvre d’écrivain sera parfaite, et mon patriotisme tellement récompensé que je perdrai de vue toutes les subventions et toutes les aides gouvernementales, comme on dit dans l’élégant langage des Livres Bleus.