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autre plante succulente, dont l’usage en vert, quoique préférable et plus économique, demande beaucoup plus de précautions. Cette plante, par la facilité qu’elle a de croître et de prospérer partout, excepté sur les sols ou trop secs ou trop humides, enrichit toujours l’agriculture qui la cultive et améliore le bétail qui s’en repaît. Très difficile à sécher, elle s’altère ou se détériore lorsque le temps n’est pas favorable. Le trèfle expose les animaux aux mêmes maux et aux mêmes dangers que la luzerne, lesquels doivent être combattus par les mêmes moyens.

Ce n’est pas tout d’avoir sous la main les aliments indispensables, il faut savoir les distribuer aux animaux, en un mot, il faut apprendre à connaître la quantité de nourriture nécessaire à l’entretien de chacun d’eux.

Pour arriver à un résultat satisfaisant, il faut tenir compte de la race, de l’âge, de la taille et des services qu’on exige des animaux. Ensuite, le volume, la capacité, le caractère ou l’idiosyncrasie des individus, sont autant d’obstacles difficiles à vaincre pour déterminer d’une manière positive la quantité de nourriture suffisante à chacun ; ce qui fait qu’il se trouve des animaux d’un entretien facile, quoique mangeant peu, comme on en trouve d’autres dont la voracité fait qu’ils consomment beaucoup, sans pour cela montrer de l’embonpoint. Malgré tout, on estime qu’un bœuf de moyenne taille consomme de douze à quinze kilogrammes de bons fourrages par vingt-quatre heures. Lafore cite l’exemple suivant : Le bœuf gascon, dont le poids est de 300 à 400 kilogrammes, s’entretient difficilement au repos, avec une ration de 10 kilogrammes de foin et 5 kilogrammes de paille ; tandis que la même nourriture est plus que suffisante pour entretenir encore dans un bon état