Page:Bulletin-Rubens - Annales de la Commission officielle instituée par le Conseil communal de la ville d'Anvers, Tome 1, 1882.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 02 L’œuvre marque chez Rubens la transition de sa seconde manière à sa troisième. Les couleurs sont posées sur certaines draperies par plaques franches et larges ; sur d’autres les tons sont brisés par le jeu de la lumière, assourdis et brouillés à dessin. Au lieu de l’opposition hardie, de la juxtaposition tranchée de l’époque antérieure du maître, la fusion harmonieuse, le jeu savant des nuances commence ; l’aspect fleuri de l’ensemble remplace l’action distincte et vigoureuse des parties. Nul doute que le tableau ne soit entièrement de la main de Rubens. Il est dans un état admirable de conservation et le dernier nettoyage qu’il a subi lui a rendu le duvet de frâicheur et l’aspect fleuri que le peintre bien certainement à voulu lui donner. Le panneau primitif fut agrandi au moment où Rubens mit la main à l’œuvre. Cet agrandissement a été opéré sur le côté gauche; les planches ajoutées, placées en sens contraire des autres, furent reliées à celles-ci par une grosse pièce de bois. Le rajustage avait été fait très imparfaitement et le tableau présentait une fente, ce qui nécessita, en 1877, le parquetage et la restauration. Les archives de la cathédrale d’Anvers et diverses autres collections nous apprennent les faits suivants sur le tableau du maître-autel, l’Assomption de la Vierge. Le 16 février 1618, les marguilliers de l’église eurent une entrevue avec Rubens dans laquelle le peintre leur exhiba deux modèles pour le maître-autel. Ils décidèrent de les montrer d’abord