Page:Bulletin biologique de la France et de la Belgique, tome XLI.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
378
GREGOR MENDEL.

la dénomination et le groupement des formes sous lesquelles apparaissent les descendants des hybrides. Dans la discussion qui va suivre, on appelle : caractères dominants ceux qui passent chez l’hybride complètement ou presque sans modification, représentant eux-mêmes, par conséquent, des caractères hybrides, — caractères récessifs ceux qui restent à l’état latent dans la combinaison. L’expression « récessif » a été choisie par ce que les caractères qu’elle désigne s’effacent ou disparaissent complètement chez les hybrides pour reparaître sans modifications chez leurs descendants, ainsi qu’on le montrera plus tard.

L’ensemble des recherches a montré, en outre, qu’il est absolument indifférent que le caractère dominant appartienne à la plante femelle ou à la plante mâle ; la forme hybride reste absolument la même dans les deux cas. Gærtner, lui aussi, insiste sur cet intéressant phénomène ; il ajoute que même l’observateur le plus exercé est incapable de distinguer chez un hybride celle des deux plantes souches qui était plante femelle ou plante mâle.

Parmi les caractères différentiels mis en expérience, les suivants sont dominants :

1o  La forme ronde ou arrondie des graines avec ou sans dépressions peu profondes.

2o  La coloration jaune de l’albumen.

3o  La couleur grise, gris-brun ou brun-cuir de l’épisperme en corrélation avec des fleurs rouge-violacé et des taches rougeâtres sur l’axe foliaire.

4o  La forme à renflement uniforme de la gousse.

5o  La coloration verte de la gousse non mûre liée à une coloration semblable de la tige, des nervures, des feuilles et du calice.

6o  La répartition des fleurs le long de la tige.

7o  La longueur de l’axe le plus grand.

Pour ce qui est de ce dernier caractère, il faut remarquer que la taille du plus grand des deux axes des plantes mâles est ordinairement dépassée par les hybrides. On doit peut-être attribuer ce fait simplement à la grande exubérance de végétation qui se manifeste dans toutes les parties de la plante lorsque l’on unit des axes de longueurs très différentes. Ainsi, par exemple, le croisement de deux tiges d’une longueur de 1 et 6 pieds donna, sans exception, dans des