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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

dation diminue d’une façon marquée de génération en génération par rapport à celui des formes devenues constantes et de leurs descendants, sans que toutefois ces hybrides puissent disparaître. Si l’on admet, en moyenne, pour toutes les plantes de toutes les générations, une fécondité également grande ; si l’on considère, d’autre part, que chaque hybride produit des graines dont une moitié redonne des hybrides, tandis que l’autre moitié se divise en deux parties égales conservant constamment chacune l’un des deux caractères, les rapports numériques des descendants dans chaque génération sont alors donnés par le tableau suivant dans lequel A et a désignent les deux caractères souches et Aa la forme hybride. Pour simplifier, admettons que chaque plante ne donne que 4 graines à chaque génération.

Rapports déduits :
Génération A Aa a A : Aa : 0a
1 1 2 1 1 : 2 : 01
2 6 4 6 3 : 2 : 03
3 28 8 28 7 : 2 : 07
4 120 160 120 15 : 2 : 15
5 496 320 496 31 : 2 : 31
n 2n − 1 : 2 : 2n − 1

À la 10e génération, par exemple : 2n − 1 = 1 023. Il y a donc pour 2 048 plantes provenant de cette génération 1 023 avec le caractère dominant constant, 1 023 avec le caractère récessif et seulement 2 hybrides.



Les descendants des hybrides chez lesquels sont groupés plusieurs caractères différentiels.


Pour les expériences dont il vient d’être parlé, on a employé des plantes qui différaient par un seul caractère essentiel. Il restait à rechercher si la loi de formation déjà trouvée était également valable pour chaque couple de caractères différentiels, lorsque plusieurs caractères différents sont réunis dans l’hybride par la fécondation. Les recherches concordent pour montrer que, dans ce cas, la forme des hybrides se rapproche constamment de celle des deux plantes souches qui a le plus grand nombre de caractères dominants. Si, par exemple, la plante femelle a un axe court, des fleurs blanches terminales et des gousses à renflement continu ; si, de son côté, la plante mâle a un axe long, des fleurs rouge-violacé axiales et