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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

De chacune de ces expériences ne pouvaient donc sortir que les formes suivantes :

1o Aa Bb,A B, A Bb, Aa B, Aa Bb.

2o Aa Bb, A Bb,Aa b, Aa B,a Bb, Aa Bb.a b.

3o Aa Bb,A B, A Bb, Aa B, Aa Bb.

4o Aa Bb, A Bb,Aa b, Aa B,a Bb, Aa Bb.a b.

De plus, si, d’une façon générale, l’hybride produit des quantités égales des différentes sortes de cellules ovulaires et polliniques, les quatre combinaisons données doivent, dans chaque expérience, présenter les mêmes rapports numériques. Toutefois, on ne devait pas s’attendre à une entière concordance entre ces rapports numériques. En effet, dans toute fécondation, même normale, quelques ovules ne se développent pas ou s’atrophient par la suite ; et même plusieurs des graines bien constituées n’arrivent pas à germination après leur ensemencement. Aussi, notre hypothèse se borne-t-elle à essayer d’obtenir, dans la formation des différentes espèces de cellules ovulaires et polliniques, des chiffres concordants, sans qu’il soit nécessaire d’atteindre, pour chaque hybride en particulier, une précision mathématique.

La première et la deuxième expérience avaient surtout pour but de reconnaître la nature des cellules ovulaires hybrides, tandis que la troisième et la quatrième portaient plus spécialement sur le pollen. Il ressort de l’exposé précédent que la première et la troisième expérience, de même que la deuxième et la quatrième, devaient fournir des combinaisons tout à fait semblables ; de plus, le résultat devait être en partie appréciable dès la deuxième année pour ce qui est de la forme et de la coloration des graines provenant de fécondation artificielle. De la première et de la troisième expérience il résulte que les caractères dominants de forme et de couleur A et B sont en partie constants, en partie en combinaison hybride avec les caractères récessifs a et b ; c’est pourquoi ils doivent imprimer leur marque distinctive à toutes les graines. Celles-ci devaient donc, si la supposition était exacte, affecter la forme ronde et la couleur jaune. Par contre, dans la deuxième et la quatrième expérience, l’une des combinaisons est hybride par la forme et la couleur, les graines sont alors rondes et jaunes, — une autre est hybride par la forme et constante par le caractère récessif de couleur, les graines sont alors rondes et vertes ; — la