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Si Lamarck n’a pas défini d’une façon explicite le sens qu’il entendait donner au mot Biologie, il avait annoncé dans son cours de 1803 son intention de publier un ouvrage portant ce titre et il est certainement inexact de dire « qu’il n’a ni développé ni précisé ses vues et qu’il est resté sur ce point sans influence sur les travaux ultérieurs »[1].

« La vie, dit Lamarck, est un ordre et un état de choses dans les parties de tout corps qui la possède qui permettent ou rendent possible en lui l’exécution du mouvement organique, et qui, tant qu’ils subsistent, s’opposent efficacement à la mort »[2].

Cette définition est, comme l’a fait remarquer Is. Geoffroy Saint-Hilaire, en partie empruntée à Bichat[3]. Mais il convient d’ajouter, comme le fait Geoffroy St-Hilaire lui-même, que tout en ayant établi très nettement la distinction des sciences physiques et des sciences physiologiques, Bichat n’a pas compris dans ces dernières exactement ce que Lamarck et les auteurs modernes ont placé dans les sciences biologiques. Car il laisse en dehors des sciences physiologiques et considère comme constituant un groupe à part les sciences biologiques descriptives.

Lamarck s’était bien gardé de tomber dans cette erreur qui fut plus tard celle de Claude Bernard et de nombreux physiologistes.

Instruit par ses longues recherches sur la classification des plantes et des animaux, il proclame l’utilité des études systématiques :

« Il n’y a que ceux qui se sont longtemps et fortement occupés de la détermination des espèces et qui ont consulté de riches collections

    avait lu avec le plus grand soin les Discours d’ouverture des cours de Lamarck et en particulier les rarissimes Discours de l’an XI (1803) et de 1806. Le mot Biologie se trouve à la page 539 de la réimpression que nous avons donnée de quatre de ces Discours, ceux qui sont en quelque sorte des esquisses de la Philosophie zoologique. (Bulletin scientifique France et Belgique, t. XL, 1906, p. 443-599). Un cinquième Discours, celui de 1812 (Extrait du cours de zoologie du Muséum d’histoire naturelle, Paris, octobre 1812) n’est, comme le dit Lamarck lui-même, qu’un Prodrome de la nouvelle édition du Système des animaux sans vertèbres.

  1. Geoffroy St-Hilaire (Isidore), Histoire naturelle générale des règnes organiques, I, 1854, p. 249, note 2.
  2. Lamarck, Recherches sur l’organisation des corps vivants. Paris, in-8o, 1802, p. 71.
  3. « La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort. Tel est en effet le mode d’existence des corps vivants que tout ce qui les entoure tend à les détruire ». (Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, Paris, 1800, p. 1).