Aller au contenu

Page:Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, tome 18, 1918.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au Cambodge qu’il accordait la prépondérance politique dans cette région [1]. En 1908, M. Wilkinson exprimait l’opinion que la colonisation malaise de la Péninsule ne remonte pas au-delà de 1400 A. D. [2] M. Blagden, qui n’eut pas de peine à montrer l’impossibilité d’une date aussi tardive, semble avoir eu le pressentiment que l’histoire des Malais dans la Péninsule a peut-être commencé plus tôt qu’on ne le croit généralement [3].

Si les documents sont encore trop peu nombreux et trop peu explicites pour qu’il soit permis de parler d’une colonisation effective de la Péninsule par les rois de Palembang, il semble cependant résulter de cette enquête que ceux-ci y eurent de bonne heure des établissements côtiers, et que dans tous les cas leur influence politique y fut très ancienne. Si j’ai dū laisser sans les résoudre bien des questions douteuses, c’est là du moins un fait que je crois pouvoir considérer comme acquis.


Note additionnelle

Dans le dernier numéro des Bijdragen, (Deel LXXIV, afl. 1 et 2, 1918) que je n’ai reçu qu’après l’impression du présent mémoire, M. J. Ph. Vogel, au cours d’un très intéressant article intitulé « The Yūpa inscriptions of King Mūlavarman », fait la remarque suivante, à propos des relations entre l’Inde méridionale et l’Extrême-Orient (p. 192) : « It is certainly astonishing that in the inscriptions of the Pallavas and other Southern dynasties no reference whatever is made to the relations which in those days must have existed between Coromandel and the Far East. The explanation probably is that those relations, of which the accounts of the Chinese pilgrims hāve left us such a valuable record were of a perfectlv peaceful nature. Supposed the powerful Pallava princes of Kañcipura had equipped armadas and carried their arms to the remote shores of Campa and Java, may we not assume that their conquests on the far side of the ocean would

  1. Historical retrospect of Junkceylon Island, J. Siam Soc. II (1905), pp. 124, 130-131.
  2. Papers on Malay subjects, History, part I, p. 8.
  3. A propos du passage des Annales des Yuan d’après lequel en 1295 les gens du Sien (= royaume de Sukhodaya) s’entretuaient depuis longtemps avec les Ma-li-yu-eul (= Malais de la Péninsule), M. BLAGDEN dit : « This would throw back the beginnings of regular Malay seulement in the Peninsula well into the middle of the 13th century, if not earlier, and I see no reason why that should not be so ». {J. Straits Br.RAS., 1909 [53], p. 162). — A propos du Fo-lo-an de Tchao Jou-koua, que M. BLAGDEN identifie hypothétiquement à Pathalung : « The names agree sufficiently. The difficulty is its alleged tributary relation to Palambang... We know so little about the history of the Peninsula that we cannot say for certain whether it had been colonized by the Malays at this period or even in Chau Jou-koua’s time some fifty years later. It is quite possible that it had ». (JRAS., 1913, p. 167).