Page:Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, tome 18, 1918.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

khmères. Par contre, l’écriture en est très différente et rappelle de fort près celle des inscriptions kawi de Java. Les lettres présentant avec l’écriture cambodgienne ancienne les différences les plus remarquables sont les suivantes :

ka, le trait médian se recourbe en haut vers la gauche ;

ta, le trait de droite tend à se détacher du caractère et à le dépasser vers le haut ;

ba, affecte la forme d’un cœur, assez analogue à celle du po cambodgien moderne ;

ya, le trait de gauche se recourbe vers la gauche, c’est-à-dire vers l’extérieur ;

sa, anguleux, a un aspect très archaïque ;

le virāma affecte la forme d’un trait courbe enveloppant le caractère du côté droit ;

le signe vocalique ai est formé par la superposition de deux signes e ressemblant ainsi au signe du visarga [1].

Presque toutes ces particularités se retrouvent dans l’inscription sanskrite de Jaiya publiée à l’Appendice II, ainsi qu’il ressort clairement du tableau ci-dessus.

Ainsi, les caractères paléographiques de l’inscription ne permettent pas de douter que cette statue ne soit bien originaire de Jaiya ou des environs.

Voici le texte de cette inscription.

  1. Cette forme inconnue au Cambodge apparaît dans les inscriptions de Sumatra. (Cf. Bijdr., deel 67, pl. de la p. 404).