Page:Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, tome 6, 1935.djvu/189

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« Un seigneur du village d’Olhain a tenté de faire cultiver un vignoble sur les monts de ce village, mais ce fut sans succès. Le seigneur de Pernes, qui en avoit fait planter un sur les montagnes de cette petite ville, perdit sa dépense et ses peines ; enfin le marquis de Trasignie fit planter des vignes sur les hauteurs du village de Bomy ; il les fit cultiver par des ouvriers bourgignons (sic) et champenois ; il nommoit son vignoble la Côte de César, mais il n’osoit présenter à personne le vin qu’il produisoit, de sorte qu’il ne tarda guère à se dégoûter de ses vignes. On peut inférer de ceci que ce ne sont pas les terres, ni l’exposition, ni les ouvriers qui font le vin, mais le climat. On ne sauroit néanmoins trop applaudir les seigneurs qui ont tenté de faire du bien à leur patrie, quoique le succès n’ait point répondu à leur attente ».

Répertoire. — (p. 72). -— 1275 à 1291. « Gilles de Haisnu, prévôt sous l’abbé Etienne, fit un répertoire alphabétique de tous les biens et les revenus de l’abbaye, qui étoit fort estimé  ».

Canons. — L’abbaye possédait de petits canons, de parade sans doute, qui exécutaient aux grands jours des salves joyeuses. Nous les avons vus tirer le 14 septembre 1765, pour la bénédiction de la nouvelle église. Voici deux autres exemples de leur emploi .

Le 12 octobre 1757, la naissance du comte d’Artois est célébrée à l’abbaye au bruit de six petites pièces de canon (p. 199).

Le 30 juin 1776, nouvelles salves en l’honneur de Mgr de Conzié, évêque d’Arras, qui vient bénir et installer l’abbé Alexandre Doresmieux : « Les canons se firent entendre à plusieurs reprises pendant la cérémonie et pendant la table, lorsqu’on porta les santés de Mgr [et] de MM. les abbés »[1].


Communications diverses. — A propos de la lecture de M. l’abbé Lestocquoy, M. Justin Deschamps de Pas fait observer que, suivant le regretté Enlart, les armes de la ville de Saint-Omer, à la double croix, remontant au XIVe siècle, pourraient bien avoir pris leur origine d’une croix à doubie croisillon, contenant une insigne relique.

Le Dr Camus fait circuler des photographies prises par lui au cours de l’excursion de juillet dans les environs d’Aubigny et d’Avesnes-le-Comte.

M. Savagner parle des fouilles faites récemment au Mont-Hulin, près Desvres.

M. Besnier est heureux d’annoncer qu’à la suite d’une visite de M. Morin, architecte des Monuments Historiques, il a été constaté que le dolmen de Fresnicourt ne court aucun danger, contrairement aux bruits courants. La carrière voisine est distante d’une cinquantaine de mètres et ne met nullement en péril la conservation de ce monument mégalithique, précieux pour nous, puisqu’il est le seul dolmen de notre département. On ne s’explique pas l’assertion de Déchelette, qui en compte 32 dans le Pas-de-Calais. En

  1. Cité par E. Théodore, Les anciennes pièces d’artillerie à échelle réduite. (Sociétédes Sciences de Lille) ; Lille, 1934, p. 8