Page:Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Tome 19, 1892.djvu/12

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— II —

prendre place au fauteuil de la présidence, et M. l’abbé Peyron à lire un travail sur l’incendie de l’Evêché, relaté par le chanoine Moreau. Ce mémoire démontre victorieusement que la destruction du logis de Rohan n’est point imputable à l’Evêque, qui ne résidait pas alors à l’Evêché, mais aux soldats de la Ligue qui en occupaient les bâtiments et qui y menaient joyeuse vie.

M. Bigot, après avoir félicité son neveu, M. Peyron, de cette étude, qui fait la lumière sur un point jusqu’à présent contesté ou mal compris, quitte le fauteuil, malgré les instances que Ton fait pour l’y retenir. Puisse du moins M. Bigot, dit le Président, nous continuer longtemps son dévoué concours.

En tête de l’ordre du jour de cette séance était porté : Roland et les gesteurs gallo-bretons, par M. de la Villemarqué. Notre honoré président expose la raison qui l’a arrêté dès le début. M. le Ministre de l’Instruction publique, en vue de la réunion prochaine des Sociétés savantes, a demandé aux diverses Sociétés de province de fournir des éclaircissements sur l’origine des noms de baptême et particulièrement sur leur forme primitive. M. de la Villemarqué a fait des recherches en conséquence pour les origines et la transmission du nom de Roland. L’origine de ce nom (Hruodland) est certainement germanique. Les noms qu’on trouve plus tard dans l’histoire sont-ils dûs à une sorte de patronat du héros de Roncevaux ? Dans l’église cathédrale de St-Pôl-de-Léon on vénère un Saint Rolland, qui assista au concile de Clermont en 1096 et mourut l’an 1107. L’église de St-Pôl célébrait sa fête le 31 octobre, avec office double mais sans leçons propres. C’est ce qui résulte d’une note communiquée par notre savant confrère M. Faty ; mais cela ne nous éclaire qu’en partie sur la transmission du nom de Roland et nous attendrons la suite des recherches de notre président qui ne manquera pas de nous rappeler ce que les anciens Joculatores ont dit du compagnon de Charlemagne.

Lecture est ensuite donnée du travail de M. René