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très grande partie, Saint-Martin-des-Champs, le Temple, l’église Saint-Paul, le Luxembourg, Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés ; on peut avoir ainsi un aperçu de l’étendue de la capitale à la fin du xiiie siècle et au commencement du xive.

Les relations entre Paris et la campagne s’effectuaient alors en sortant des murailles par certaines portes et poternes qui souvent pouvaient être fermées. Ces portes, ou au moins les principales, étaient : sur la rive droite, la porte du Louvre sur le quai, la porte Saint-Honoré en face de la rue de ce nom, la porte au Coquillier rue Coquillière, la porte Montmartre, la porte Nicolas-Arrode dans la rue Montorgueil, la porte Saint-Denis, la porte Saint-Martin, la porte du Temple ouverte dans la rue Sainte-Avoie, la porte Barbette au coin de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Vieille-du-Temple, la porte Saint-Antoine et enfin, sur le quai, la porte Barbelle, flanquée de la tour de Billi.

Sur la rive gauche, on trouvait six portes : la porte Saint-Victor vers la rue des Fossés-Saint-Bernard, à l’extrémité orientale de la rue des Écoles, la porte Saint-Marcel à l’extrémité méridionale de la rue Descartes, la porte Sainte-Geneviève vers le Panthéon, la porte Saint-Jacques dans la rue de ce nom, la porte Gibert ou Gibart au coin des rues Dupuytren et de l’École-de-Médecine, et enfin la porte Saint-Germain rue Saint-André-des-Arts.

Paris était divisé en trente-cinq paroisses[1], quatorze sur la rive droite, neuf sur la rive gauche et douze dans la Cité. La plupart de ces dernières ont disparu, telles Saint-Père-des-Arcis, Saint-Germain-le-Viel, la Madeleine, Sainte-Geneviève-la-Petite, Saint-Christophe, Saint-Landry, Saint-Barthélemi, Saint-Denis-de-la-Chartre, Saint-Symphorien, Saint-Aignan, Sainte-Marine, etc. De toutes ces églises, il ne subsiste aucune trace. Dans les autres quartiers, les églises qui existaient alors sont restées en plus grand nombre ; il n’y en eut pas autant de détruites, comme le furent Saint-André-des-Arts sur la rive gauche, Saint-Jean sur la place de Grève, Saint-Jacques-de-la-Boucherie, etc.

Sous Philippe le Bel, deux ponts seulement permettaient aux Parisiens de pénétrer dans la Cité[2] et de passer d’une rive à l’autre : le Grand-Pont, situé en face du Châtelet et par lequel on accédait directement à la rue Saint-Denis, alors la principale rue de Paris. De l’autre côté de l’île de la Cité, en face de la rue Saint-Jacques, se trouvait le Petit-Pont, dont l’accès était protégé par le Petit-Châtelet situé à son entrée méridionale. Sur le Grand-Pont étaient construites un grand nombre de petites maisons dans lesquelles les changeurs

  1. H. Géraud, op. cit., p. 358.
  2. H. Géraud, op. cit., p. 376-379.