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son testament du 27 novembre 1289, il laissait six mille livres tournois destinées à être employées dans la guerre contre Pierre, roi d’Aragon, excommunié. Si la paix était conclue avant que cette somme fût absorbée, on devait la donner à des pauvres du diocèse de Beauvais. Elle servit à fonder un collège en faveur de seize pauvres écoliers des diocèses de Beauvais et d’Amiens. La chapelle Saint-Symphorien, située rue Saint-Étienne-des-Grès, aujourd’hui rue Cujas, en face du collège des Cholets, fut concédée en 1295, par l’abbaye de Sainte-Geneviève, aux boursiers de ce collège.

Le collège du Cardinal-Lemoine[1] fut établi en 1302 par le cardinal Jean Lemoine pour y recevoir des étudiants de la Faculté de théologie et de celle des arts, surtout du diocèse d’Amiens et, à leur défait, des diocèses voisins. La rue du Cardinal-Lemoine a été percée à travers les terrains qu’il occupait.

Le collège de Navarre[2], que l’on appela aussi collège de Champagne, fut fondé en 1304 par Jeanne, reine de France et de Navarre, pour recevoir soixante-dix écoliers.

Les collèges de Presles et de Laon[3]. Le 26 mars 1306, Gui de Laon, chanoine de la cathédrale de Laon et trésorier de la Sainte-Chapelle, donna une rente de vingt-deux livres parisis pour entretenir de pauvres écoliers du diocèse de Laon étudiant à l’Université de Paris et, au moins de janvier 1314, il s’entendit avec Raoul de Presles, clerc du roi, pour fonder un collège destiné à recevoir en nombre égal des écoliers des diocèses de Soissons et de Laon. Le 10 février 1324, les boursiers de ces deux diocèses furent répartis en deux collèges ; ainsi furent établis les deux collèges de Presles et de Laon. En 1340, le collège de Laon fut transporté près des Carmes de la place Maubert ; l’agrandissement de cette place l’a fait disparaître.

Le collège de Bayeux[4] fut fondé, en 1309, par Guillaume Bonnet, évêque de Bayeux, qui en affecta les bourses aux étudiants du diocèse de Bayeux et à ceux du diocèse du Mans, où il était né.

Le collège de Montaigu[5] fut fondé en 1314 par Gilles Aycelin, archevêque de Rouen ; il s’appelait alors le collège des Aycelins. Plus tard, Pierre Aycelin, cardinal, évêque de Laon (1371-1385), de la maison de Montaigu, à la suite de nouveaux bienfaits, fit donner à ce collège le nom de Montaigu.

En 1304, un grave différend surgit entre l’Université et le prévôt

  1. Lebeuf, Ibid., p. 396.
  2. Ibid., p. 199.
  3. Ibid., p. 201.
  4. Ibid., p. 80.
  5. Ibid., p. 202.