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ORGANISATION DÉPARTEMENTALE
L’AMI DES MONUMENTS FRANÇAIS
ORGANE
DU COMITÉ DES MONUMENTS FRANÇAIS


Dès l’origine de la Société des Amis des Monuments parisiens, un grand nombre de sociétaires ont exprimé le désir de voir les départements profiter d’une organisation analogue. Ce désir s’est accentué avec les progrès et les heureux résultats obtenus par la Société. Toutefois la chose fut différée en raison de l’excès d’occupation et de dépenses (collections de documents bientôt introuvables et épuisés), que pouvait entraîner une telle entreprise. Pourtant les sollicitations devenaient plus pressantes. Aux Arènes de Lutèce, plus de deux cents présidents, secrétaires, délégués de Sociétés savantes, firent avec une certaine solennité un vœu dans ce sens. Rouen vit naître les Amis des Monuments Rouennais. Bien d’autres symptômes témoignaient qu’un courant puissant de l’opinion publique était entrain de se former.

Le Bulletin de la Société parisienne offrit l’hospitalité à ces nouvelles. Mais il eût été bientôt absorbé, son caractère local eût été dénaturé. D’ailleurs des ressources restreintes ne permettent pas à la Société d’augmenter l’importance de ses publications qu’elle ne parvient à servir à ses adhérents, pour une si minime cotisation, que grâce à des prodiges d’ingéniosité de son Bureau obligé de pourvoir également aux frais nombreux qui s’imposent à toute association.

Pourtant l’éminent président de la Société, M. Charles Garnier, dans l’allocution qu’il prononça lors de la séance de fondation des Amis des Monuments Rouennais, s’adressant aux premiers adhérents, a fort bien dit : « Votre vaillante collaboration nous apporte un réel encouragement ; vous nous montrez ainsi que la création, due à M. Charles Normand, peut et doit se développer et s’étendre sur toute la France… Oui, il faut que chaque département, que chaque ville, chaque village même, vous imite et vous suive… ».

En ces circonstances le secrétaire général de la Société, M. Charles Normand, désirant faciliter l’œuvre de la Société offrit aux membres du Bureau et du Comité d’entreprendre à ses frais la fondation d’une Revue, espérant que le concours volontaire d’un grand nombre de nos collègues ne lui manquerait pas. En même temps il s’occupa de recruter des adhérents dans chaque département.

Cette entreprise fut vivement encouragée. Bientôt de tous les points de la France les réponses affluèrent chaudes et unanimes. Enregistrer tout ce qui disparaît serait déjà rendre un grand service ; quand ce sera possible on s’efforcera de sauvegarder les œuvres menacées ; cette édition départementale du Bulletin répandra partout ce souci du beau dans les œuvres modernes qui est la caractéristique de notre œuvre : son premier numéro a déjà contribué grandement à faire connaître en France la Société parisienne, à laquelle il a même amené des adhérents nouveaux ; la Revue donne en outre une suite de dessins et d’illustrations de monuments