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Page:Bulletin de la société des amis des monuments parisiens I.djvu/31

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sons diverses qui ont empêché les Sociétés savantes de prendre une pareille initiative… Les Tuileries ont longtemps attendu l’hôte absent, et, finalement, elles ont été livrées aux flammes. Ma conviction est qu’elles seraient encore debout si, dans un élan de grandeur patriotique, la France et Paris, sollicités par les hommes compétents, en avaient fait un palais consacré à la science.

Je crains fort que vous ne réussissiez pas dans la croisade que vous avez l’intention d’entreprendre[1]. Serez-vous appuyé par les Sociétés scientifiques ? Les petites rivalités se tairont-elles dans cette affaire d’intérêt général ? Je n’ose l’espérer. Toutefois, j’ai confiance en l’avenir. Le jour viendra où les préoccupations mesquines, et presque toujours immorales, de la politique courante auront disparu pour faire place à une ambition plus noble : celle du bien public. Alors, je l’espère, Paris comprendra, comme jadis Florence, que ses édifices doivent être « dignes de la grande âme de ses citoyens ».

Je vous prie, Monsieur, d’agréer mes salutations empressées et mes remerciements pour la brochure que vous m’avez envoyée.

Élisée Reclus.

À M. Charles Normand.



INSTRUCTIONS POUR LE CLASSEMENT
des œuvres d’art
RAPPORT DE LA COMMISSION


Messieurs,

La Commission que vous avez nommée, dans la séance du 14 novembre 1884, avec mission d’organiser un classement des Monuments artistiques de la Capitale, vient vous rendre compte de ses décisions et vous soumettre les résolutions qu’elle vous demande d’approuver.

Deux grandes catégories se présentent à l’esprit, dès qu’il songe à embrasser l’ensemble des Monuments légués par le passé à notre Ville et que nous nous proposons dans la mesure de nos forces de lui conserver intacts. Ce sont, d’une part, les œuvres qui présentent un caractère public : de l’autre, celles qui sont du domaine privé.

  1. En vue de la protection des œuvres d’art.