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du tri-centenaire de Molière pour publier, après son Dictionnaire, ce « registre » plus détaillé, plus à notre portée que celui de La Grange, et fécond en renseignements de toutes sortes, le recueil des Premières de Molière, que devaient suivre les Premières de Corneille, de Racine, de Musset, de Victor Hugo, parus à la file, sans oublier les Premières de Marivaux, La Vie de Goldoni, qui ne sont point achevées, pas plus, hélas ! que le vaste recueil de la Comédie des Comédiens, que nous rêvions de publier ensemble.

« Mais que de volumes précieux Lyonnet laisse aux professionnels et amateurs de Melpomène et de Thalie ! Ce collectionneur regretté savait toutes les langues méditerranéennes ; il l’a prouvé dans : Le Théâtre en Espagne, À travers l’Espagne inconnue, La Vie aventureuse de Cervantès, Le « Cid » de Corneille, Les Excursions historiques et littéraires, Le Théâtre au Portugal, Le Théâtre en Italie, Pulcinella et Compagnie, Mademoiselle Molière, La Grande Armée (épopée napoléonienne), Les Comédiennes du XVIIIe siècle, Les Comédiens révolutionnaires, Au rideau et derrière la toile, La Dame aux Camélias… J’en passe, et des meilleurs, des plus riches en documents… »

M. Truffier note que Lyonnet disparaît « sans avoir été récompensé selon son œuvre » malgré tous les efforts d’amitiés dévouées. Nous comprenons son amertume légitime, comme nous nous expliquons l’agacement qu’il éprouve en face de certaines critiques. Pour nous, qui voudrions ne pas agir en héritiers ingrats, il nous arrivera plus d’une fois sans doute de mettre au point, comme il l’eût fait lui-même, de préciser, de corriger bien des choses dans le trésor documentaire que nous lègue ce laborieux. Du moins, nous le ferons avec respect, avec le sentiment que notre œuvre, si elle vaut quelque chose, n’aurait pas été possible sans la sienne. Notre société, qui ne put profiter de la vieille expérience de Lyonnet, ni de son ardeur restée si jeune, devait au moins à sa mémoire de la saluer comme celle d’un précurseur.



CHRONIQUE


COLLECTION RONDEL. — Ouvrages étrangers récemment acquis :

Haas (Robert). — Die Wiener Oper (1626-1925). Vienne-Budapest, Cligius Verlag, 1926, in-8o, 70 pp., 59 ill.