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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 1, n°3.djvu/4

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sier Théâtre, en y joignant tout au plus les gazettes locales, lorsqu’elles donnaient une sommaire chronique des spectacles, ce qui n’était pas la règle ordinaire. On peut de la sorte connaître la vie extérieure, officielle, des entreprises on ne pénètre pas dans leur intimité.

M. Vallas a senti que les recherches devaient s’étendre bien plus loin : registres municipaux, archives hospitalières, état-civil, minutes notariales, procédures civiles et criminelles, il a tout exploré. Aussi quelle riche moisson, quel précieux instrument de travail pour les historiens à venir ! Et quand on sait tout ce qu’il faut de patience, d’ingéniosité, de « flair », de ténacité parfois, pour amasser brin à brin un pareil trésor, on éprouve une reconnaissance admirative pour le travailleur qui ose l’entreprendre et qui le mène à bien.

A-t-il épuisé la question ? Certainement non, et il nous en prévient au seuil même de l’ouvrage. Son livre est consacré surtout à l’histoire de l’Opéra lyonnais ; celle du théâtre non musical ne pouvait s’en détacher complètement, mais elle a été laissée un peu au second plan. Cette limitation légitime était imposée par l’ampleur du sujet ; souhaitons néanmoins que M. Vallas fasse école et qu’un de ses émules nous donne l’histoire des troupes dramatiques ; souhaitons aussi que son exemple nous vaille enfin une histoire des théâtres de Marseille, de Toulouse, d’Amiens, de Rennes, pour ne pas nommer tels autres grands centres, sur lesquels nous ne possédons que des travaux notoirement insuffisants.

Ces recherches, à la vérité, offriraient probablement une difficulté plus grave. En lisant M. Vallas on a l’impression qu’à l’origine du moins le personnel musical et lyrique des troupes lyonnaises fut, en grande partie, recruté sur place. Il était, par suite, relativement facile de retrouver la trace