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la scène française. Remarquons toutefois que Jelgerhuis n’attaque pas ici Talma isolément, mais bien la troupe française en corps, et pour ainsi dire la tonalité générale de sa mise en scène or, il est clair que le grand acteur pouvait être contraint à des concessions, même regrettables, pour ne pas faire tache, pour rester d’ensemble avec ses partenaires. Mais il reste que les acteurs hollandais avaient sur des questions de costume, au vieux sens du mot italien, des idées plus avancées, plus révolutionnaires même que celles des Français. Firent-ils leurs remarques sur-le-champ ? Ce n’est pas impossible, et l’on peut croire que les Français en firent sur-le-champ leur profit. Comment s’expliquer autrement que, dans Rhadamiste et Zénobie, le 10 octobre, huit jours après leur début, ils avaient renoncé à leurs intempestives dorures, ce que les Souvenirs-Esquisses notent avec satisfaction ? J. FRANSEN.

FRAGMENT D’UN MIRACLE

DE THÉOPHILE

A Grace Fran~.

La légende de Théophile, le moine renégat par ambition, rédigée d’abord en grec, puis traduite en latin, eut en français une grande popularité. De nombreuses versions en langue vulgaire en sont connues (1) la plus célèbre est le Miracle que Rutebeuf écrivit vers le milieu du XUt~ siècle. !) est peu probable que cette rédaction, malgré les qualités que les historiens de la littérature des quarante dernières années se sont plu à lui reconnaître, ait eu un grand succès elle ne nous est parvenue intégralement que dans un seul manuscrit. Cependant, et peut-être grâce à une influence iconographique (2), la légende de Théophile continua à être représentée pendant tout le moyen âge et jusqu la Renaissance, alors que le texte de Rutebeuf était complètement oublié. On citait quatre représentations le fragment que nous publions nous permet (1) Grace FRANK, Le Miracle de Théophile, Classiques du Moyen /t~e, asc. 49 (1925), p. VI.

(2) MALE, L’art religieux au X//A’ siècle, 4° édit., p. 306 et suiv. Idem, L’art religieux à la fin du moyen âge, 2~ éd., p. 201.