Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°1-2.djvu/8

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ment composés, ne servent qu’à propager l’indécence, corrompre les mœurs, entrétenir (sic) le mauvais goût, et conserver les idées du poignard et des passions brutales. « Mais, Monseigneur, il y a bien loin du 1 avril, et l’automne et l’hiver sont des saisons bien précieuses pour les spectacles qui sont, surtout ici, d’un grand intérêt, et où j’aimerais beaucoup à cultiver les bonnes dispositions des habitants. Son Excellence ne pourrait-elle pas provisoirement me faire avoir, pour Parme et Plaisance, une bonne petite troupe de province, comme un Opera-~ot~on, ou autre chose de ce genre, pour commencer? si le gouvernement faisait quelque chose pour les frais de transport, cette troupe ferait bien ses affaires ici. Avant-hier, toute la ville a couru à une pitoyable représentation du Siège de ~o/enciennes il y a trois régimens dans les États, et un grand nombre de Français qui donneront l’impulsion d’ailleurs ici, presque tout le monde parle français, et nos habitudes en général plaisent c’est ainsi que le peuple émerveillé vient de courir huit jours, pour voir des réverbères allumés dont, pour la première fois, je viens d’éclairer la ville. « Je vous prie, Monseigneur, de prendre ma demande en grande considération le spectacle est ici fort Intéressant, sous beaucoup de rapports politiques et moraux dans ce moment nous allons en manquer. M" Raucourt, ellemême, ne pourrait-elle pas envoyer une troupe ordinaire ? Elle y gagnerait, j’en suis sûr on n’est pas riche ici, mais le ton de la Cour a habitué à la dépense, on a beaucoup d’ostentation, de vanité et de luxe, et on aime beaucoup le plaisir. On va au spectacle, comme en France on va dans un salon ». (Arch. nat., F. I. E. 85).

Nous possédons quelques renseignements sur les résultats financiers du premier exercice il faut reconnaître qu’ils ne furent pas brillants