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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
DES HISTORIENS DU THÉÂTRE
PARAISSANT SIX FOIS PAR AN
IIIe Année. N° 3-4
AVRIL-JUIN 1935


L’EXPOSITION DE LA MUSIQUE ET DU THÉÂTRE À NICE


L’Exposition de la musique et du théâtre organisée cet hiver à Nice, au Musée Masséna, offre au curieux plus d’un attrait. Ce n’est pas que Nice ait donné naissance à une pléiade de compositeurs ou d’auteurs dramatiques, mais cette ville fortunée a toujours été le siège d’un mouvement théâtral et musical important, et d’illustres personnalités artistiques y ont séjourné depuis plus d’un siècle. Berlioz, par exemple, y vint chercher le calme en 1831, après sa fugue de la villa Médicis, où il résidait en qualité de prix de Rome. En proie au plus noir désespoir amoureux, il retrouva la paix devant l’enchantement de la baie des Anges, et il y écrivit une ouverture pour le Roi Lear. Berlioz habitait aux Ponchettes, en un coin du vieux Nice qui n’a pas changé depuis cent ans.

L’auteur de la Damnation de Faust figure à cette exposition en un portrait peu connu prêté par l’Académie de France à Rome et peint par Signol en 1830, alors que le modèle avait 27 ans. Gabriel Fauré, Massenet, Albeniz furent également des familiers de Nice. Meyerbeer y séjourna en 1858, et y composa deux marches. Une caricature de Giraud nous montre Jacques Offenbach dirigeant l’orchestre au théâtre impérial de Nice, en 1869.

Parmi les écrivains, l’Exposition nous offre un beau portrait de Théodore de Banville de A. Dehodencq. L’auteur du Baiser avait en 1859 trente-sept ans. H accompagnait à Nice une jolie actrice, Marie Daubrun, qui venait d’être réengagée, en qualité de grand premier rôle, au Théâtre