Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°5-6.djvu/22

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« Le terme de tant d’audace et de tant d’extravagance est arrivé. La scène ne doit plus retentir que des oracles de la morale, des maximes sacrées de la philosophie et des grands exemples de vertu. « Telles sont les intentions du Directoire mon devoir est de vous les faire connaître et le vôtre est de les remplir exactement. Je vous recommande donc l’examen le plus sévère du répertoire des théâtres de votre arrondissement et de défendre la représentation des pièces propres à troubler la tranquillité publique, à dépraver l’esprit républicain et à réveiller l’amour de la royauté.

« J’aime à croire que les Directeurs de ces établissements, empressés de faire oublier qu’ils ont trop longtemps sacrifié le patriotisme à un vil calcul d’intérêt, supputé sur l’éloignement des royalistes, supprimeront dans les chefs-d’œuvre dont la Nation s’honore les passages qui pourraient prêter à des allusions inciviques qu’ils accueilleront avec empressement les productions dignes de la liberté qui leur seront présentées que les acteurs rivaliseront de zète, en employant leurs talents à relever l’esprit public attaqué dans sa source et dans une institution qui devrait lui servir d’aliment, qu’ils sauront justifier ainsi la clémence dont le Gouvernement use envers eux et acquérir des titres à la reconnaissance publique.

« S’il en était autrement, si vos efforts étaient vains pour Inspirer aux Entrepreneurs et Artistes des sentiments républicains alors usez de votre autorité, faites fermer les salles de spectacle et faites traduire les coupables devant les tribunaux.

« Vous me justifierez de l’exécution de toutes les dispositions de cette lettre et surtout de l’arrêté du Directoire exécutif du 25 pluviôse an 4e vous me ferez connaître quelles sont les pièces qui sont représentées sur les théâtres de votre canton et même sur ceux des sociétés dites d’amateurs qui ne prennent souvent ce titre que pour se soustraire à la surveillance de la police et à la taxe pour les pauvres. » (Communiqué par M. Aug. Quesnot).