Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°5-6.djvu/33

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en effet dans ses notes de voyage (Bib. Nat. Mss. f. fr. 12535) « Les Rochelois qui composent la Chambre de commerce, l’École de médecine et la Société des Arts et Belles Lettres, sont remplis d’érudition et de goût ils se gardent bien de faire aucune société avec le militaire, qui n’est que brave, ignare et grossier Cet antagonisme entre civils et militaires est alors un mal répandu dans toutes les villes de garmson il serait d’une très grande importance historique de recueillir tous les renseignements sur les incidents qu’il fit naître, en particulier, au théâtre. Le 4 juin 1774, arrivent à Périgueux une dame Parisse et un sieur Bordery qui étaient précédemment à La Rochelle où leurs malles étaient restées en gage (Arch. Comédie-Française, Conflits Province, 1774) cette question des dettes (nature, montant, causes, règlement) est d’une importance capitale pour comprendre vraiment l’attitude et l’opinion du public à l’égard des comédiens elle n’est à peu près pas étudiée il y a là de nombreux et utiles documents à recueillir pour l’histoire des mœurs.

Le 6 juin 774, Dechaumont, directeur des spectacles de La Rochelle et Rochefort, demande à la Comédie-Française s’il est tenu de payer ses pensionnaires pendant les six semaines de fermeture des théâtres, au moment de la mort de Louis XV il se plaint en même temps d’un sieur Volgeau, comédien de sa troupe, qui se refuse à jouer à Rochefort et qui sait trop peu de rôles.

Le 25 septembre 1775, la Maison du Roi écrit aux officiers du Présidial de La Rochelle au sujet de certains jeux autorisés au foyer du théâtre par le baron de Montmorency, lieutenant général et gouverneur. Il semble bien que cette lettre marque la fin d’un conflit qui aurait éclaté à ce sujet. (Arch. Nat. 0’ 417.)

Le 26 XII 86, la Comédie-Française arbitre un conflit entre la demoiselle Poursin, directrice de La Rochelle, et son pensionnaire Beaupré, pour non exécution d’engagement. Les comédiens français décident qu’elle est en droit d’exiger l’exécution de l’engagement, mais que, si elle accepte le délit proposé par Beaupré, on doit déduire de la somme à verser par l’acteur les 600 livres produites par les deux dernières représentations. Le dossier très incomplet de la ComédieFrançaise ne permet pas de comprendre nettement l’affaire il est probable que la directrice avait fait constater les manquements de son pensionnaire peut-être pourrait-on retrouver quelque plainte à la municipalité ou bien au juge de police ?