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BULLETIN E3E LA 80C!ETE

DES HISTORIENS DU THEATRE

V Année. ? 3-

AVRIL JU)N )~36

PARAISSANT S)~ FOIS PAR AN

MUSSET, BALZAC ET LA CENSURE

On admet en principe que le texte de la dernière édition, publiée sous la surveillance de l’auteur, doit être préféré à tous les autres dans les éditions ultérieures. M. Maurice Allem s’est donc strictement conformé à la règle en publiant à la N. R. F. la seconde version des Caprices de Marianne, celle que joua la Comédie Française en 1851. MM. Gustave Michaut et Pierre Gastinel ont pris le parti contraire ils sont revenus au texte de 1833; et c’est également le texte primitif que M. Gaston Baty a mis à la scène.

Nul ne songerait à s’en plaindre au théâtre, « la grande règle est de plaire et le spectacle du Théâtre Montparnasse est charmant. L’éditeur a-t-il droit à la même indépendance? Avouons que ce n’est pas évident. Libre à lui d’estimer que la première version est supérieure à la seconde, que les retouches sont malencontreuses, que l’auteur a gâté son oeuvre en la remaniant; mais, eût-il cent fois raison, a-t-il le droit de rejeter les corrections voulues par l’écrivain? Ce texte est un document qui ne doit, sous aucun prétexte, être altéré; tant pis s’il nous oblige à constater une erreur de l’artiste, voire une décadence la faute serait au contraire de cacher cette faiblesse.