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Page:Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse, fasc. 352-354, février 1913.pdf/47

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du 1er au 25 Mai 1769

cette ligne de défense, l’armée pouvait, sans inquiétude se porter au-delà du Golo.

Elle le fit le 16 sur deux colonnes, dont une passa à Pontenovo, et la seconde sur un pont qui fut jeté au-dessous. La marche fut tranquille. Le baron de Vioménil qui, avec le corps de volontaires, formait l’avant-garde de la gauche, trouva seulement 5 ou 600 hommes au-dessus du village de Pastoreccia et les poussa de montagne en montagne jusqu’au Prato de Morosaglia. Cette poursuite vigoureuse et bien conduite ne lui coûta que deux hommes. Les rebelles en perdirent 20 et abandonnèrent avec précipitation Morosaglia et le couvent de ce nom.

C’était une de leurs places d’armes, le chef-lieu de la piève de Rostino, qui est la plus peuplée de l’isle, le lieu de la naissance de Paoli et le foyer de la rébellion. On avait compté, et on le pouvait en effet, y faire une défense plus opiniâtre. M. de Vargemont, qui faisait avec sa légion avant-garde de la droite, trouva aussi quelques rebelles devant lui qu’il dissipa. L’armée campa le soir sur les hauteurs de Valle, et le lendemain 17 sur celles de Morosaglia. On trouva dans le couvent 8 pièces de canon, et quelques munitions de guerre et de bouche.

En même temps que l’armée débouchait dans le Rostino, M. le comte de Marbeuf forçait le Ponte-Golo, défendu par un assez grand nombre de rebelles. Le baron de Vioménil, qui faisait son avant-garde avec la légion de Lorraine, passait la rivière à un gué très difficile, tournait les redoutes des ennemis, et les forçait de les abandonner avec deux pièces de canon qui les défendaient. Cette manœuvre, exécutée avec autant d’intelligence que de hardiesse, ne lui coûta que 7 hommes. De là, M. de Marbeuf ne rencontra plus d’obstacles sur sa marche, et vint camper à Sant’Angelo. Par la position qu’il prit sur la