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Page:Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse, fasc. 352-354, février 1913.pdf/59

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l’Étang de Biguglia

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« Le Grand Prieur partit donc de Marseille avec quinze galères, bien décidé à reprendre Ischia ; mais ayant pris en route un vaisseau ennemi qu’il avait rencontré, il renvoya quatre galères pour l’escorter et arriva à Ajaccio avec onze seulement. Il fit embarquer quatre canons qu’il prit dans cette place et dans celle de Saint-Florent, et tira des forteresses et des villages occupés un corps d’un millier d’hommes. Il partit lui-même par mer avec les galères, tandis que MMgrs de Beaumont, de Masses, de Beaujourdain et de Cros prenaient avec ces troupes le chemin de terre. Ils se présentèrent devant le fort d’Ischia le 11 décembre. Dans une situation si critique, Giorgio d’Oria, pour faire face fort au danger, s’était empressé de mettre dans le fort d’Ischia Ettore Ravaschiero, de Chiavari, jeune homme plein de résolution, et précédemment sergent-major à Bastia. Il lui avait donné autant de soldats que pouvait en contenir un lieu aussi étroit, des approvisionnements suffisants en munitions et en vivres, et l’avait assuré qu’il serait secouru, soit qu’il comptât qu’à une si courte distance de Bastia, avec les forces qu’il avait et en montrant du courage, il pourrait, toutes les fois qu’il voudrait, s’ouvrir quelque passage au travers des ennemis, soit qu’il espérât encore recevoir du secours de Gênes ; il avait appris en effet que les troupes étaient rentrées de Finale, et qu’il y avait dans le port de nombreuses galères.

« Mais ce double espoir fut déçu. La Signoria qui, à ce que l’on crut alors, avait l’intention d’entreprendre en Corse quelque chose de plus grand et de plus glorieux que la défense d’Ischia, position sans importance, resta dans une inaction complète. D’un autre côté, Giorgio ayant voulu dès le premier jour reconnaître les ennemis qui arrivaient, ses gens furent