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Page:Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse, fasc. 352-354, février 1913.pdf/77

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et l’Élection de Pascal Paoli

Toute cette lettres qui est longue, trahit une orgueilleuse confiance. L’impuissance des Corses est pour lui manifeste. Les Corses la reconnaissaient eux-mêmes, et renonçant à emporter la ville de vive force, ils recoururent à la ruse.

Ils avaient des intelligences dans Terravecchia (Cucchia, Tartarolo et d’autres), ils se mirent en relations avec les Capucins dont le couvent domine la ville. Mais le commissaire général, que Gaffori avait réduit à une espèce de quarantaine, avait maintenant des communications avec l’intérieur. Une lettre partie de Rostino (21 juillet) accusa le gardien, le Provincial, arrivé fraichement de Rome, et son secrétaire de conspirer avec les chefs Corses. Les signataires, au nombre de quinze, étaient pour une bonne part, des capitaines de paroisses et des commandants de pièves, et l’un d’eux, Pierre Vittini, avait fait récemment partie de la junte de guerre. Ceux qui avaient charge de défendre la Patrie livraient à l’ennemi ses défenseurs les plus dévoués. La situation ne pouvait être plus lamentable. Comment y remédier ?

Le souvenir de Gaffori se présentait à tous les esprits. Il fallait remettre sur l’enclume, pour le retremper, l’instrument forgé par lui pour assurer la justice ; il fallait surtout trouver un homme qui prit la place de Gaffori lui-même avec ses pleins pouvoirs. C’était le sentiment de tous à la consulte de Venzolasca, tenue après l’affaire d’Orezza. « Plus de Régence ! Un général ! »[1] C’était le sentiment des

  1. Tutti i discorsi furono in detestare l’elezione del Magistrato. Conveniva eleggere un Generale, mentre in teanpo di Gafforisi vedeva pronta amministrazione di giustizia, e non si sentivano gl’inconvenienti che sono seguiti dopo la sua morte (d’une lettre adressée Grimaldi, 9 Mars 1754).