Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/118

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et d’autres roches. Ces masses ainsi remaniées en place ou transportées, se trouvent actuellement dans des cavités et des fentes du sol calcaire. Il est tout naturel d’y remarquer, outre les fossiles secondaires des ossemens du sol alluvial, mais, parmi ces derniers, il ne reste que les parties les plus dures ; ce qui prouve la violence du charriage ou du mouvement. C’est ce genre de dépôt de minerai de fer dont M. Brongniart ne croit point encore devoir adopter la formation.

Enfin, il arrive aussi que ces minerais sont mêlés à des marnes alluviales. MM.Voltz et Rozet ont décrit des exemples semblables. Si la divergence d’opinion est favorable aux progrès d’une science, la concordance des vues du plus grand nombre de personnes s’occupant d’un même sujet, est la meilleure preuve de leur vérité. Il y a une douzaine d’années que la théorie Neptunienne avait encore de nombreux adhérens, et les partisans du système Plutonien poussaient leur adhésion jusqu’à admettre des explications contraires aux faits. Depuis lors, le nombre des neptunistes a diminué petit à petit, et à présent, il ne reste plus de vestiges de cette secte qu’à Freyberg, en Saxe. Le centre de lumière est devenu, pour le moment, une autre Chine géologique, au milieu de toute l’Europe éclairée. Dernièrement encore des Wernériens de bonne foi, MM. Jameson, Brochant et Martini, ont renoncé complètement et publiquement à ces idées, et ont embrassé le système plutonique. Ils ont reconnu qu’il n’y a pas de milieu à tenir entre ces deux théories, si toutefois on élaguait de la dernière les défauts que le manque de connaissances physiques, minéralogiques et géologiques avait laissé introduire.

Tout le monde est donc maintenant d’accord sur l’origine des basaltes, des trachytes, des porphyres, des trapps, des serpentines, des euphotides, des syénites et des granites. Ce sont pour tous des masses non stratifiées, injectées, ou soulevées de diverses manières ; et elles sont souvent dues à des éruptions très-récentes.

Il y a encore d’autres géologues qui vont plus loin ; l’origine des schistes crystallins primaires a été attribuée, par un de nos secrétaires à un travail igné, lent, et opéré sur des roches de sédiment.

Vous connaissez tous la théorie de la dolomisation proposée par M. de Buch, et partagée par plusieurs géologues notables, en particulier par un de nos collègues au secrétariat. En distinguant soigneusement les dolomies des calcaires fendillés magnésiens, et des calcaires magnésiens bien stratifiés, nous pensons avoir observé dans ces roches, surtout dans les Alpes et Carpathes, des caractères très-singuliers.