Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/122

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Les partisans du diluvium supposent que la plupart des vallées ont été creusées par le déluge. Certes la mer passant sur les continens devrait y laisser des traces de son passage, mais cette supposition ne me paraît pas rendre raison de la direction, et de la forme des grandes vallées actuelles. D’un autre côté, si l’on suppose des soulèvemens considérables de montagnes et surtout de continens, les eaux couvrant ces derniers s’écouleront avec violence, et produiront nécessairement des sillons qui répondront assez bien à beaucoup de nos grandes vallées ; avec cette modification, nous admettons donc volontiers les idées diluviennes, mais outre ces déluges, tous les autres modes de formation ont été en action pour produire les diverses vallées actuelles.

M. Boué parle brièvement de l’origine des houilles et rappelle les descriptions sur les forêts sous-marines. MM. Correa de Serra, Playfair, Henslow et Sedgwick nous ont décrit jadis celles des côtes du Cornouailles et du Lincolnshire.

Dernièrement MM. Fleming et Smith nous en ont encore détaillé plusieurs exemples sur les côtes d’Écosse et d’Angleterre.

Dans tous les phénomènes géologiques, il me semble qu’il ne faut pas s’en tenir à une seule explication, Si quelquefois des glissemens peuvent avoir placé des tourbières sous la mer, des abaissemens de cette dernière sur le continent miné ont pu produire le même résultat.

Des lagunes ou des marais sur le bord de l’Océan ont aussi pu se dessécher, former une tourbière, et même se couvrir d’arbres pour être plus tard ensevelis sous l’eau qui a rompu accidentellement les digues qui les séparaient de ce lieu et qu’elles avaient élevé elles-mêmes dans d’autres temps, ou qui avaient toujours existé.

Je le répète, le glissement de tourbières n’est pas la cause unique, mais ce cas se présente fréquemment en Écosse, où je crois avoir eu occasion de m’en assurer, soit sur les bords de la mer, soit dans des lacs, ou des espèces de baies très fermées. Les infiltrations des eaux sous la couche tourbeuse expliquent suffisamment ce mouvement qui peut être favorisé par la dureté des roches, et leur plan d’inclinaison.

La question des blocs erratiques est toujours une des plus intéressantes de la géologie, et les mémoires sur ce sujet, loin d’épuiser la matière, semblent seulement la varier. Cette année M. Engelsbach-Larivière nous a parlé de ceux de la Belgique, MM. Schull et Westendorp avaient donné des notices sur ceux de la Hollande ; (malgré ces travaux, cette question est remise au concours pour