Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/126

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jour on sera de même à la recherche des eaux minérales. Des puits artésiens ont été ouverts l’an passé en plusieurs endroits de l’Angleterre méridionale, en France, à la Rochelle, à Rouen, au Havre, le Tours, à Bordeaux, à Toulouse, dans la plaine de Montmorency, à Stain, Saint-Denis, etc. Dans la Belgique, à Amsterdam, en Hollande, en Mecklembourg, en Prusse, en Wurtemberg, dans le pays de Bade, dans le nord de l’Allemagne, en Bavière, à Munich, dans la Pologne, la Russie méridionale, en Italie, à Alexandrie, en Espagne, aux États-unis, dans les états Autrichiens, surtout près de Vienne, aux Indes orientales., et dans plusieurs colonies Européennes. Il n’est pas douteux que dans la plupart de ces contrées l’on ne réussisse, mais il en est d’autres où l’on peut douter de la découverte des eaux jaillissantes. Ainsi, dans les bassins tertiaires de la Bavière, de l’Autriche, de la Hongrie et de la Wallachie, il est tout simple qu’on ait réussi, ou qu’on doive arriver à un résultat heureux. Néanmoins, lorsque la plaine est vaste, comme celles de la Hongrie orientale, de la Walachie et de la Russie méridionale, l’on ne trouvera peut-être que des eaux potables mais non jaillissantes : je dis peut-être, car, théoriquement parlant, la longueur du canal ne doit pas empêcher l’eau de monter au niveau dont elle est descendue. Mais, a-t-on sur l’origine des sources des idées bien certaines ? Sont-elles toutes alimentées seulement par l’eau pluviale et les neiges des montagnes ? Voilà des questions que je me contente de poser. Ensuite, dans les pays accidentés et à couches redressées ou même seulement remplies de failles, l’origine et le cours des sources sont soumis à des lois particulières, et qui nous dit que sous de vastes plaines de pareilles circonstances n’existent pas même très-près du sol découvert ?

Dans les petites plaines, où les dépôts tertiaires sont horizontaux, les puits artésiens sont connus dès long-temps. Témoin, le Modénais et le bassin de Vienne, où cette couche d’eau sous l’argile subapennine est employée depuis près d’un siècle et demi. Il n’est pas non plus étonnant, pour celui qui a étudié la Bavière tertiaire, que sous les alluvions l’on trouverait la même marne subapennine, et par conséquent de l’eau. D’un autre côté, les forages de Munich nous ont appris que le sol alluvial était beaucoup moins épais qu’on le supposait. Ces amas de cailloux et de sables diminuent en épaisseur des Alpes au Danube ; et près de ce fleuve existaient jadis de grands lacs d’eau douce dont ces débris. sont venus occuper le fond, tandis qu’ils se sont accumulés sur leurs bords, et à la sortie des vallées alpines. Dans certains pays, le géologue consulté sur l’opportunité du forage, est bien embarrassé ;