Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/166

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J’ai exposé dans un précédent mémoire les rapports géognostiques des terrains tertiaires inférieurs, et j’ai essayé de démontrer que les marnes bleues et le calcaire marin qui leur est associé autour de la Méditerranée forment le terrain correspondant au calcaire grossier parisien, non-seulement par leur position entre les dépôts secondaires et le calcaire d’eau douce gypseux et siliceux, mais aussi par l’analogie des dépôts coquilliers. Cette détermination est justifiée par la comparaison des terrains tertiaires supérieurs ou de deuxième époque.

§ 1. Les terrains supérieurs ou de la deuxième époque tertiaire, dans les bassins métalymnéens et dans les prolymnéens[1] ont entre eux des rapports de ressemblance que n’ont pas les inférieurs. La différence de ceux-ci provient de ce qu’ils sont purement marins ou homogènes dans les bassins métalymnéens, et mixtes dans les prolymnéens ; au lieu que, dans les deux espèces de bassins, les terrains supérieurs sont pareillement lacustres ou mixtes.

Trois dépôts spéciaux ou au moins principaux ont été produits pendant cette deuxième époque, qu’on peut appeler lymnéenne.

L’inférieur est le calcaire d’eau douce assez ordinairement siliceux et gypseux (paléothérien. Br.).

Le dépôt moyen est marin ou plutôt mélangé de produits marins et de sédimens lacustres (protéique. Br.)

Le supérieur est encore un calcaire d’eau douce très-chargé de silex (épilymnique. Br.)

C’est là le type le plus ordinaire de la formation supérieure dans les bassins hétérogènes ; mais le nombre et l’ordre des parties qui composent cette formation demeurent indéterminés. À ces trois terrains, désignés par M. Brongniart, M. Desnoyers en a ajouté un quatrième. Les faits locaux autoriseraient peut-être à les multiplier encore davantage ; mais l’irrégularité de leurs alternances et de leurs mélanges ne permet guère de les considérer comme généraux, si ce n’est dans leur ensemble et pris en masse.

Le calcaire marin inférieur ou de la première époque paraît bien être le produit d’une même mer ; mais le parallélisme des autres dépôts ne s’étend pas plus loin. Dès que les eaux douces y sont survenues, tout ce qui s’est opéré dans les lacs a été local et accidentel. Le rapport commun à tous les dépôts est d’appartenir

  1. prolymnéens ou antérieurement lacustres ; métalymnéens ou postérieurement lacustres. Le bassin de la Seine est prolymnéen ceux de l’Hérault et de l’Aude sont métalymnéens.