Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/183

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Banz, et on m’a montré de ces prétendues orthocères dans plusieurs collections de Bavière, de Wurtemberg et de l’Allemagne septentrionale ; mais un examen attentif m’a toujours convaincu que ce n’était pas ce fossile, mais de longs cones alvéolaires de très-grandes bélemnites, surtout des grandes variétés du B. bisulcatus de M. de Blainville, échantillons auxquels était encore conservé le test mince extérieur.

Dans les grands rognons ferrifères ou les Sphœrosiderites des marnes du lias, la coquille épaisse et spathique des bélemnites a disparu souvent complètement, et n’a laissé alors qu’un cône alvéolaire, comme dans plusieurs espèces de grès et de dolomie.

Je n’ai pu voir encore que des cônes alvéolaires de bélemnites dans certains orthocères qui m’avaient été envoyés comme provenant du lias d’Angleterre. J’ai aussi revu, sous le nom faux d’orthocères, le même fossile dans la formation jurassique. Quant à ceux de la craie, il est reconnu que tous ces orthocères sont des baculites. Lam.

Je pense donc que les véritables orthocères sont un fossile particulièrement caractéristique de la formation intermédaire, et surtout des assises inférieures du calcaire de transition. Néanmoins je suis loin par la de prétendre que des orthocères isolées ne peuvent pas se trouver, dans d’autres dépôts. Si vraiment de pareils fossiles existent dans les formations plus récentes ou y ont été déjà réellement observés, leur appartiennent-ils bien ou ne pourraient-ils s’y trouver qu’accidentellement ? Voici quelques faits qui seront peut-être favorables à cette dernière idée.

J’ai découvert plusieurs espèces d’ammonites et de bélemnites dans les marnes supérieures des dépôts tertiaires protéiques (Al. Brong.) du N. O. de l’Allemagne, comme près d’Osnabruck ; ces fossiles y sont associés avec des pétrifications caractéristiques de ce terrain, tels, que Terebratula grandis, Blumenbach (T. ampulla, Brocc. et T. gigantea, Schl.). En examinant attentivement les fossiles anormaux, j’ai toujours aperçu dans tous les échantillons, qu’ils ont été déposés, tout pétrifiés, sur le fond de la mer, car ils sont en partie perforés par des lithodomes et en partie couverts de petits cellépores, de flustres, de serpules, du Balanus porosus, de Blumenbach, et du B. stellaris, Brocc., fossiles appartenant tous au terrain protéique. De plus, j’ai trouvé que les coquillages anciens provenaient tous, soit du lias, soit des parties inférieures et charbonneuses des oolites de la chaîne du Weser.

J’ai aussi trouvé des pétrifications jurassiques dans la formation