Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/204

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habité par des ours, des aurochs, des chamois, des cerfs, des chevreuils ; des antilopes, qui n’ont plus de représentans parmi les espèces actuellement existantes. À cette époque, l’homme vivait. déjà en société ; les objets de fabrication humaine que l’on trouve ensevelis avec les restes de ces anciens animaux, indiquent même un état de civilisation assez avancée. Là doit se terminer la tâche du naturaliste. Je ne puis cependant me dispenser de faire remarquer que probablement des observations postérieures agrandiront le champ de nos découvertes ; peut-être même parviendrons-nous a savoir à quelle époque ont vécu les hommes dont les ossemens, sont ensevelis dans les cavernes de Bize.

N. B. Les, poteries et les ossemens humains qui ont été trouvés dans les cavernes de Bize ont été déposés en partie dans les galeries d’anatomie du Muséum de Paris ; le reste existe dans la collection de M. Marcel de Serres et dans ma collection particulière.

Après la lecture du mémoire de M. Tournal, M. Roulland présente quelques considérations sur les grottes de Rancogne, d’après lesquelles il résulterait que les circonstances géologiques sous l’influence desquelles se sont formés les dépôts d’ossemens et d’objets de l’industrie humaine que l’on observe dans les grosses ossifères, se continueraient encore de nos jours. Les grottes qui ont été l’objet des observations de M. Roulland sont situées à six kilomètres environ au nord-est de Larochefoucaut, sur la rive droite de la Tardoire ; elles présentent, comme la plupart des cavernes du terrain jurassique, une suite de renflemens et de rétrécissemens, dont les parois sont recouvertes de stalactites de différentes formes. On y parvient par un long couloir, dont l’ouverture se trouve il quelques pieds au dessus du niveau moyen des eaux de la Tardoire, coule dans une direction à peu près perpendiculaire à celle des grottes. Elles sont traversées par un petit ruisseau formé par les infiltrations de la rivière.

M. Roulland, ayant fait creuser le plancher de ces grottes, y trouva une grande quantité d’ossemens mêlés avec des galets de différentes grosseurs, des débris de poterie et de roches calcaires des terrains environnans. M. Roulland, ayant reconnu positivement plusieurs ossemens humains au milieu de ce dépôts prit des informations qui font connaître qu’à différentes époques des hommes s’étaient réfugiés dans ces cavernes ; que des loups