Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/25

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des mers, et qui sans doute n’ont jamais été découverts, pour lesquels la période d’immersion dure encore et durera probablement toujours ; d’autres, au contraire, pour lesquels la période cessera, demain, etc. Quels sont les caractères distinctifs des phénomênes produits pendant l’époque d’immersion et l’époque d’émersion, etc. ?

1o Nos terrains neptuniens ont été formés sous les eaux ; 2o depuis qu’ils ont été émergés, rien ne se fait plus sur eux qui ressemble à ce qui les a produits. Ce n’est donc pas en étudiant les effets causes qui agissent sur la terre sèche et dans l’atmosphère que l’on peut trouver l’explication propre à rendre compte de la formation des terrains neptuniens ; car sur le sol sec il ne se forme ni sédimens d’une grande étendue, ni des roches coquillières, ni marbres, ni fossiles, ni charbons de terre, etc. Les laves qui s’écoulent des volcans ne se refroidissent que sous une simple pression atmosphérique ; elles sont en contact avec-l’air ; elles peuvent se vitrifier, se boursoufler, etc. Des dunes, des attérissemens, des éboulemens, des stalactites, des tourbières, de l’humus, seuls produits qui puissent recouvrir un sol émergé, n’offrent aucune analogie de formation avec des terrains comme ceux de Paris ; et, si l’on s’en tient à ces effets, on peut dire avec raison que le fil, des opérations est rompu.

En disant qu’il se fait encore dans la mer des terrains comparables, on avance, il est vrai, une hypothèse, centre laquelle une objection a déjà été faite. Nous nions, dira-t-on, qu’il se fasse maintenant sous les eaux rien de comparable aux matériaux qui composent nos continens : prouvez ce qui se fait, car le champ est vaste ; vous pouvez supposer tout sans risque d’être contredit ; mais, diront à leur tour les adversaires, nous n’affirmons rien ; nous demandons seulement pourquoi il ne se ferait plus sous la mer ce qui s’est toujours fait sous la mer ? Nous voyons les matières premières, dissoutes ou suspendues dans les eaux qui vont se confondre dans le grand réceptacle commun, d’où l’évaporation n’enlève que de l’eau pure. Elles se réunissent quelque part, ces matières ; nous voyons des coquilles, des cadavres, des bois entraînés par des eaux bourbeuses : pourquoi ne se conserveraient-ils pas, ces corps ou au moins leurs moules, leurs empreintes, lorsqu’en plongeant dans une eau incrustante, on conserve la forme et la substance de fruits, d’oiseaux, etc. ? Qui, mais se-fait-il des pétrifications ou chan-