Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/20

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dos d’âne que forment, soit dans cette contrée, soit dans le sud-est de-l’Angleterre, les couches du grès vert, de la craie et même des dernières assises jurassiques. D’autres personnes y voient plutôt des motifs suffisans pour la supposition de son lève mens. Tel est l’objet des discussions de la Société pendant le reste de cette soirée ; mais un autre fait assez problématique appelle son attention.

Non loin de ce puits de M. Langlois, ce propriétaire conduit la Société dans une prairie où, pour établir un étang, il avait fait faire une tranchée assez profonde dans le sol. Il avait coupé des alternats d’une marne noire bleuâtre à pyrites et à huîtres qui paraissent en partie, à quelques personnes, malgré la médiocrité des échantillons, voisines de l’ostrea deltoïdea. Mais M. Graves ne partage pas cette opinion. Certains membres de la Société veulent reconnaître en conséquence l’argile de Dives ou de Kimmeridge, dans ce dépôt, placé en effet sur un niveau plus élevé que les lumachelles du puits. Ce classement pourrait bien être le véritable ; car on retrouve aussi en Angleterre, sous et dans l’argile de Kimmeridge des lumachelles à Gryphées virgules ; ce gisement serait alors analogue à celui d’Oxford, où les couches de Portland sont simplement représentées par certaines couches arénacées coquillières qu’on n’a pu séparer du grès vert que par suite du soin minutieux, avec lequel les Anglais ont examiné le détail des couches secondaires récentes. Mais le temps pressait et la Société aurait été obligée de retourner fort loin sur ses pas pour voir si elle pouvait adopter cette idée en pleine conviction, ou si ces argiles n’étaient encore que des dépendances inférieures du grès vert. Elle regrette de n’avoir pu donner assez d’attention, à cause du mauvais temps, aux affleuremens sur le versant sud-est du plateau de calcaire lithographique.

Le 10, la Société retourne de Gournay à Beauvais par la grande route.

Elle voit en chemin, à Epaubourg, la belle exploitation d’argile plastique grise, jaune et rouge : dépôt évidemment dépendant du grès vert comme le prouvent les affleuremens qui paraissent çà et là sur la route, et l’absence totale de l’argile plastique tertiaire près de Beauvais.

à Saint-Germer, la Société observe des grès ferrugineux en plaquettes ; et au lieu dit le Becquet, près de Saint-Germer, elle examine un dépôt pyriteux très-récent, et exploité pour une fabrique de couperose. Sous la tourbe ordinaire et le limon formant