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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/206

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septentrionale quelques points qu’on puisse comparer aux dépôts inférieurs de Paris.

L’étude de la mer, de ses propriétés, de ses profondeurs, de sa diverse salure, de sa température, de ses courans, des vents qui règnent dans ses diverses parties, des dépôts qui y ont lieu, etc., a été perfectionnés considérablement par les nombreux navigateurs de ce siècle.

Dernièrement encore, M. le capitaine Duperrey a prouvé, par ses observations et celles d’autres marins et physiciens, que la mer Pacifique avait aussi un courant circulaire comme l’océan atlantique ; mais que le centre du cercle décrit par le mouvement des eaux n’était pas situé sur le même côté de l’équateur que celui du grand courant équatorial. Cette découverte a jeté un nouveau jour sur les observations climatoriales des côtes occidentales de l’Amérique.

MM. Scrope et Mantell se sont occupés d’examiner les dépôts neptuniens, par rapport aux traces qu’on peut y reconnaître de l’action plus ou moins forte des vagues, du flux et du reflux, et de la marche de certains petits animaux marins. C’est une recherche qui exige des observations comparatives et qui mérite d’être continuée, pour le bien de la science, avec toute la minutie anglaise.

Ces apparences doivent être soigneusement distinguées de ces décompositions bizarres que présentent un si grand nombre de roches à leur surface.

Ce dernier sujet a été traité, l’an passé, par MM. Boblaye et Philipps. Ce dernier en a parlé surtout pour démontrer l’origine des matières alluviales et la masse qui en est journellement produite. Il est revenu en particulier sur l’origine des blocs ou rochers, attribués souvent mal à propos aux druides. Le charriage des alluvions fluviatiles, la manière dont les eaux courantes les déposent, les accumulent et les conduisent jusqu’à la mer, est un autre point géologique qui a occupé MM. Conybeare, Phillips et Yates. M. Conybeare a considéré les effets de l’action actuelle des rivières, pour les comparer avec les alluvions anciennes ou son diluvium. Si les phénomènes atmosphériques de la zone tempérée ne peuvent être mis en parallèle avec ceux qui ont lieu entre les tropiques, si les fleuves de ces dernières contrées produisent des effets que les rivières européennes n’offrent qu’en miniature, il est tout simple que M. Conybeare démontre facilement que les fleuves de l’Angleterre, sous le climat actuel, n’ont pas été capables de produire les allumions anciennes de la Grande-Bretagne.