Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/389

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des brèches et des cavernes a dû se produire simultanément[1].

M. Boubée signale, au sujet de cette dernière notice, quelques observations qu’il a pu faire sur les lieux, dans son dernier voyage.

Selon lui, l’examen géognostique de la contrée ne pourrait appuyer que l’opinion de M. Desnoyers ; il lui a paru qu’il n’existe même pas de terrain diluvien dans les environs de ces cavernes, qu’il n’y a que des dépôts alluviens toujours argileux, évidemment postérieurs au terrain diluvien à blocs erratiques. C’est ainsi que M. Boubée a fait observer à M. Tournal lui-même, sur ses propres échantillons, que les ossemens de Bise sont empâtés par une argile grossière, sablonneuse et terreuse, qui, loin de rappeler les caractères des argiles du terrain diluvien, présente cette texture lâche, occasionée par le mélange de parties reconnaissables de terreau végétal, que l’on ne remarque que dans les dépôts les plus modernes des alluvions de nos fleuves.

Enfin, M. Boubée fait observer que ces cavernes sont situées dans le bas de la vallée, qu’elles ont dû toujours être exposées aux grandes inondations, et que rien ne saurait démontrer d’après l’état des lieux, et surtout d’après les caractères géognostiques de la contrée, que l’introduction des débris humains, celle de l’argile alluviale qui les empâte, celle de plusieurs ossemens d’animaux de l’époque actuelle qui s’y trouvent aussi, et leur mélange dans ces cavernes par l’action des eaux, ne puissent avoir été opérés long-temps après le creusement de la vallée ; or, le creusement même de ces vallées ne paraît pas dater d’une époque ancienne, et M. Boubée croit devoir le rapporter à l’époque post-diluvienne avec plusieurs autres faits, mieux caractérisés il est vrai, qu’il a reconnus dans le midi de la France et dans l’Auvergne.

─ On lit un Mémoire de M. Ezquerra del Bayo, ingénieur des mines, pensionné du roi d’Espagne, sur les montagnes

  1. M. Desnoyers n’a pas prétendu que les cavernes du midi avaient été remplies exclusivement par des cours d’eau provenant des vallées, mais aussi souvent par des courans qui ont du entraîner les ossemens et les graviers des hauts plateaux dans des fissures, remplir celles-ci de brèches osseuses et pénétrer dans les cavernes inférieures. M. Tournal a montré lui-même l’intime liaison de ces deux faits géologiques.