Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/398

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fort simple dans la réunion sur un même sol de corps de diverses natures, et de différens âges, et liés quelquefois en un aggrégat stalagmitique ; c’est par cela même, je le répète, qu’il se trouve ensemble des ossemens d’animaux anciens et modernes, mêlés à des débris de coquilles terrestres, de poteries, d’ustensiles, etc. ; qu’il n’est pas possible, pour ratifier cette circonstance, de s’arrêter à des causes simultanés, c’est-à-dire, aux phénomènes généraux qui résultent des cataclysmes qui ont bouleversé notre globe.

« J’ai eu occasion, dans mes voyages, de me convaincre de l’exactitude des faits rapportés par Florus et Eginhard que vous citez ; et dans un Mémoire que je communiquerai prochainement, je ferai connaître un assez grand nombre d’observations sur les cavernes et les camps fortifiés de la Novempopulanie, remarques qui me conduisent à des conséquences pareilles à celles que vous déduisez de vos propres investigations... »

— Une lettre de M. Albert de la Marmora annonce qu’il se propose de compléter incessamment sa description géologique de la Sardaigne ; il donne les détails suivans sur ses dernières courses en Piémont :

« J’ai visité les serpentines de Baldissero, où le jaspe est presque plus abondant que dans l’Apennin et la Ligurie, dans une région apparemment non visitée par M. Brongniart ; ce jaspe est en contact avec une espèce d’arkôse, et des schistes, dans lesquels je n’ai pu découvrir jusqu’ici d’empreintes. Près de Bielle, j’ai vu un filon de serpentine, lié d’un côté, comme celle de Baldissero, avec la syénite, et de l’autre avec un porphyre, contenant des parties chloriteuses et quelques cristaux de pyroxène. Ce porphyre a dans son ensemble beaucoup de ressemblance avec un porphyre que je pris moi-même à Grantola, non loin du Pechstein de cette célèbre région ; il se lie ensuite avec ceux de Crevacuore, qui, de nuance en nuance, passent à ceux d’Arona, décrits par M. de Buch. J’espère pouvoir visiter de nouveau ce lieu (Crevacuore), où parait être la jonction des porphyres verts aux porphyres noirs. Les débris tertiaires de Masserano et de Crevacuore appartiennent au système de marne bleue subapennine. Ils ont cependant quelque relation avec eux du Vicentin, et paraissent faire passage entre les terrains de la Superga et ceux de l’Astesan (vallée d’Andona), etc., etc. J’ai trouvé à Crevacuore la scaglia (?) soulevée et modifiée par les porphyres, mais non dolomisée ; et à Goyano (où l’on trouve aussi un dépôt tertiaire,