Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/83

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bleuâtres adossées la roche quartzeuse pyrénéenne, soulevées avec elle et plongeant au S. avec une inclinaison d’environ 30°[1].

Non seulement il suffit de ce fait pour annuler les inductions qui ont fait considérer le soulèvement des Pyrénées comme antérieur à celui des Alpes, mais peut-être serait-on autorisé à tirer l’induction contraire de la comparaison des phénomènes des deux régions montagneuses ; car les dépôts glauconiens qui occupent aux Pyrénées le point central du Mont-Perdu, ne se rencontrent aux Alpes que sur des sommités latérales et à des hauteurs moyennes[2]. Et quant aux molasses soulevées, celles des Pyrénées reposent immédiatement sur les roches de l’arête centrale, au lieu qu’aux Alpes elles n’atteignent point cette arête, mais occupent seulement une partie de la chaîne extérieure, qui, d’après les observations de Saussure appartient plutôt au système du Jura qu’à celui des Alpes du Mont-Blanc. Ce grand observateurs fait remarquer que la vallée de Taninge et celle du Reposoir servaient de limites aux deux systèmes, et qu’à partir de cet alignement les bancs se relevaient d’un côté vers le Mont-Blanc pour former la grande arête des Alpes occidentales, de l’autre vers le cours du Rhône et le Jura[3]. Or, c’est dans celle-ci seulement que se rencontrent les molasses.

Comme la plupart des systèmes de montagnes (les volcaniques exceptées) se ressemblent beaucoup par la composition et la disposition de leurs roches, il est probable qu’ils diffèrent entre eux bien plus par les accidens locaux que par des rapports généraux, tels que les dates du temps où aurait commencé leur apparition et celui où elle se serait achevée. Cette apparition est le phénomène le plus saillant et le plus universel des anciennes périodes géologiques. Les indices du soulèvement des roches remplissent quelques époques de la primitive et toutes celles de la secondaire. Elles se reproduisent à plusieurs reprises pendant l’époque tertiaire, où les grandes révulsions terrestres qui avaient produit les grandes chaînes de montagnes ont commencé à être suppléées par les éruptions volcaniques et les tremble mens de terre dont nous sommes encore les témoins. »

Après la lecture de ce Mémoire, M. Dufrénoy annonce qu’il a reconnu avec M. de Beaumont qu’il existe quatre directions

  1. Voyez la Planche n° 1.
  2. À la montagne de Fis près Servos, et à celle des Diablerets dans le Bas-Valois.
  3. Voyez la Planche n° 2.