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et de fer en agissant sur les couches inférieures du dépôt arénacé secondaire des Apennins. (Nuov. Giornale de letterati. Mai 1829.)

Ce sujet m’amène à rappeler la théorie de la formation des cavernes par érosion acide, comme M. Virlet l’a proposé pour l’origine de certaines cavernes dans les roches calcaires et schisteuses de la Morée et des îles de l’Archipel. (Voy. Bull., vol. II, p. 329.)

M. Savi est venu étayer, par des exemples, la théorie de l’origine volcanique du soufre, du gypse et du sel. Les effets des vapeurs acides des Lagoni du Volterranois et du Siennois lui paraissent analogues à ceux qui ont donné lieu aux dépôts gypseux et sulfureux du sol tertiaire de la Toscane. Comme ces actions s’exercent aussi bien sur les roches secondaires que sur les masses tertiaires, M. Savi regarde le gypse et le sel comme le produit altéré de plusieurs roches.

Les gypses plutoniques de la Toscane seraient dus aux mêmes causes que les Lagoni, les salses ou les jets de gaz ; mais ces causes auraient été jadis beaucoup plus puissantes. Les amas gypseux et saliferes seraient des portions altérées du sol, auxquelles se seraient jointes certaines masses transportées et soulevées par les émanations de vapeurs. Cette opinion vient s’étayer des observations faites sur certains amas gypseux et salifères du Salzbourg, qui renferment des fragmens de roches de divers âges, telles que du grès rouge et du schiste talqueux.

Comme le gypse et le soufre ne forment, du moins en Toscane, que des amas plus ou moins grands, épais, et placés sur toute espèce de terrain, M. Savi conclut que ce sont des dépôts qu’on ne doit rattacher exclusivement à aucune série déterminée de la croûte du globe. Comme d’autres géologues, il pense qu’il est plus raisonnable de s’attendre à trouver partout ces sortes de masses.

Dans les Lagoni on voit se former journellement du gypse, au moins des vapeurs sulfureuses, qui s’acidifient à l’air, décomposent le calcaire et en séparent l’alumine, puis ensuite le gypse devient anhydre par la chaleur ; ainsi il est aisé de comprendre l’origine du soufre, du gypse, de l’anhydrite, de la marne endurcie, et des dépôts gypseux.

Quant au sel, étant toujours anhydre, il a dû subir l’action de la chaleur, et avoir été sublimé ; néanmoins M. Savi penserait qu’il est plutôt le résultat de l’évaporation de l’eau marine, au moyen des vapeurs chaudes qui seraient sorties sur