Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/122

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il paraît en désaccord avec ce géologue relativement au dépôt portlandien, qui ne se serait déposé, d’après lui, qu’après le soulèvement général des chaînes, tandis que M. de Beaumont croit qu’il a aussi subi des soulèvemens dans le Porentruy.

Cette controverse roule sur les limites que M. de Beaumont assigne à l’étage en question, et déterminera l’époque du soulèvement du Jura helvétique nord-oriental.

Ensuite, tout en félicitant la science de l’acquisition d’observations aussi précieuses et ingénieuses que celles de M. Thurmann, j’oserai exprimer le vœu de savoir toujours l’angle d’inclinaison des couches redressées ; car, s’il est petit, il me semble qu’avant d’appliquer à toutes les parties de la configuration du Jura les idées de soulèvement, il faudrait encore résoudre la question de savoir sous quel angle d’inclinaison la formation d’un dépôt neptunien devient impossible. La chaîne du Jura a subi des soulèvemens avec les continens, outre des redressemens et des fendillemens ; personne ne l’a jamais nié ; d’une autre part, il est reconnu que ses dépôts contournés reposent sur une surface très inégale ; qui est-ce qui nous assure donc sur cette dernière configuration soit due toujours plutôt à des soulèvemens qu’à des dépôts successifs sur des surfaces ondulées, et que les soulèvemens ont seulement accidenté davantage ce relief inégal ?

Les dépôts de lignite situés dans les vallons primaires des Alpes orientales (Oedenburg) offrent des couches inclinées et contournées ; devra-t-on pour cela les supposer formées avant le soulèvement de cette chaîne, et bouleversées par cet évènement ? N’est-il pas bien plus simple que des amas pareils de matières meubles se soient accumulés confusément et se soient tassés ?

Les lambeaux de grès vert sur le calcaire jurassique de Ratisbonne sont horizontaux sur la cime des montagnes et inclinés sur les pentes sous des angles même assez forts. Y devra-t-on voir des effets de soulèvement, ou simplement le mode du dépôt ou des glissemens locaux ?

Les couches de grès vert, reposant sur le terrain schisteux ancien de l’Erzgebirge, ont dû naturellement se déposer sur une surface inégale ; les couches de certains lambeaux doivent donc avoir pris des positions inclinées. (Voy. le Mémoire de M. Ezquerra del Bayo, v. III, p. 162.). Or, si on attribue ces inclinaisons à des redressemens, n’est-il pas tout naturel qu’on dise, que non seulement la siénite du pied de l’Erzgebirge, mais que tout son sol primaire a été soulevé après le dépôt crétacé ? Décidons