Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/159

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Les grès de la même localité contiennent des plantes, des Térébratules, une Nummuline, ce qui indique un dépôt crayeux ou tertiaire. Les roches du mont Untersberg, comparées par M. de Lill à celles de Gosau, offrent une nouvelle Operculine et une Nummuline, une Natice ; elles pourraient donc être tertiaires.

M. Bronn adopte, comme MM. de Munster, Murchison, Sedgwick et de Buch, le classement des grès verts du Kressenberg dans le sol tertiaire. Il n’ose décider la question de l’âge du dépôt de Gosau, dont il détermine cependant trois fossiles comme des espèces tertiaires décrites.

Enfin il classe comme moi le grès viennois à fucoïdes, à Ammonites Parkinsoni et Humphresianus, Sow., entre le calcaire jurassique et le grès vert. (Jahrb. f. Min., 1832, cah. 2.)

D’après cela, on voit combien le classement des dépôts alpins reste difficile, lors même qu’on en connaît les fossiles. Si quelques espèces sont déjà figurées, beaucoup ne le sont pas ; on dirait vraiment que les Alpes ont presque une zoologie particulière.

Ainsi, par exemple, le mélange des Orthocères aux Ammonites macrocéphales choque tellement les idées préconçues des conchyliologues, qu’un d’eux a été même jusqu’à prétendre que le sol intermédiaire ressortait près des mines de sel, et qu’un habile géologue y voyait la probabilité de grands dérangemens sans y avoir été. Pour quiconque connait les localités, il ne reste pas douteux que les Orthocères sont au milieu des couches dont le caractère jurassique et crayeux est suffisamment indiqué par les fossiles ; que ce fait se répète près de Hallein, d’Ischel, de Hallstadt et d’Aussée, et que si les couches à orthocères ont subi des dérangemens, ils ont été partagés par toute la série des autres masses calcaires, au milieu desquelles le banc à Orthocères, Ammonites Macrocéphales, Astrées, etc., n’est qu’un accident local. (Compar. Bull., V. II, p. S6 et 67.)

Bien persuadé de cette vérité, M. de Buch a porté seulement son attention sur la détermination précise de ces Orthocères, et sur l’objection de ceux qui voudraient prétendre que ces fossiles ne sont que des cônes alvéolaires de Bélemnites. Le sciage transversal de quelques échantillons de la grande espèce lui a offert à Vienne des orthocères à siphon latéral et non central, tandis qu’à Aussée il y a une petite espèce à siphon central

La note de M. Dufrénoy sur les calcaires amygdalins (voy.