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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/227

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aux sciences, ainsi que plus d’unité à leurs progrès, quelques savans conçurent, il y a dix ans, l’idée de réunir annuellement les médecins et les naturalistes d’Allemagne, tantôt dans un état, tantôt dans un autre.

Comme rédacteur de l’Isis et savant très connu, M. le professeur Oken se trouva à la tête de ce nouveau mouvement social, qui passa cependant bien vite des mains de la philosophie naturelle à celles de la science véritable.

Dans l’origine, l’institution devait être tout allemande ; on ne devait y parler qu’allemand ou latin ; mais bientôt on y lut aussi des mémoires en français ; et, en 1830, à Hambourg, un Anglais fut même nommé à une des présidences de section.

Comme l’Académie des sciences de Paris, la Société ne tint d’abord que des séances générales ; mais les graves inconvéniens de cette marche se firent bientôt sentir. Les sciences sont devenues trop vastes pour qu’un seul homme puisse les embrasser toutes : une ou, plus rarement, quelques études spéciales absorbent maintenant une vie entière. Si l’on voulait donc avoir des assemblées intéressantes et suivies, si les lectures devaient être écoutées et les faits discutés avec fruit, il fallait séparer les savans en autant de sections particulières qu’il y avait de branches d’études spéciales. C’est ce qu’on a commencé à faire dès 1827, tout en conservant quelques séances solennelles pour des objets d’intérêt général et pour des discours de circonstance.

Conformément aux statuts arrêtés à Leipzig en 1822, la réunion annuelle des naturalistes et médecins de l’Allemagne s’est tenue alternativement dans le nord et le sud de l’Allemagne. Elle a eu lieu en 1822 à Leipzig, en 1823 à Halle, en 1824 à Wurzbourg, en 1825 à Francfort-sur-le-Mein, en 1826 à Dresde, en 1827 à Munich, en 1828 à Berlin, en 1829 à Heidelberg, en 1830 à Hambourg, et en 1832 à Vienne. Chaque année a vu augmenter le nombre des assistans. La réunion de 13 personnes a Leipzig, se trouva portée à 38 à Halle, à 37 à Wurzbourg, à 88 à Francfort, à 250 à Dresde, à 156 à Munich, à 458 à Berlin, à 273 à Heidelberg, et à 412 à Hambourg. On s’y est rendu de pays très éloignes ; les savans du nord et de la Russie ont surtout profité de ce moyen de se mettre en communication directe avec leurs confrères de l’Allemagne. Néanmoins aucune réunion n’avait encore été aussi nombreuse et aussi brillante que celle qui vient d’avoir lieu à Vienne.

Jusqu’alors les savans autrichiens n’avaient fréquenté qu’en petit nombre ces congrès scientifiques : mais en 1830, après avoir