Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/330

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Au Val d’Ajol, les parties inférieures du todtliegende, formées presque entièrement d’argilolite et d’argilophyre, renferment une immense quantité de troncs et de grosses branches d’arbres passés à l’état siliceux ; il y a aussi des roches amygdaloïdes.

8° Sur beaucoup de points de la formation granitique, on trouve les rudimens de celle du grès rouge ; quand celle-ci est recouverte ; c’est toujours par le grès vosgien, qui prend ensuite un développement considérable. On sait que ce grès est accompagné de couches de poudingue, dont les matériaux proviennent de la destruction du terrain de transition.

Dans le nord de la chaîne des Vosges, la formation du grès vosgien constitue de grandes masses, de grandes étendues de pays en sont couvertes ; mais dans la région granitique il n’en reste plus que des lambeaux. On trouve, çà et là, des montagnes (le Neymont, la Molure près Granges, plusieurs sommets autour de Tendon), dont la base est granitique et le reste de grès vosgien. Ce sont des témoins qui attestent la présence du grès sur une grande partie de la surface des roches anciennes, mais ceci n’a lieu que sur les flancs de la chaîne ; vers la crête on n’en trouve point du tout.

9° Le grès vosgien est recouvert par le grès bigarré et en stratification discordante, à ce qu’il paraît, sur plusieurs points. Dans le grès bigarré on trouve des coquilles marines, et une infinité de débris de végétaux, feuilles et petites branches, mais point d’arbres ; il y a surtout une grande quantité de fougères. Après la formation du grès bigarré vient celle du Muschelkalk ; mais nous ne nous en occupons point ; toutes les formations secondaires des Vosges ayant été parfaitement décrites par M. de Beaumont.

10° Dans plusieurs des vallées du terrain granitique, il existe une grande alluvion qui part de la crête de la chaîne, et qui va se rattacher à celle des plaines d’Alsace et de Lorraine dont je me suis déjà occupé en 1829. Dans le voisinage de la crête, et jusqu’à une certaine distance, cette alluvion est presque entièrement composée de gros blocs, de granite et d’eurites, avec très peu de sables interposés entre eux ; plus loin elle renferme beaucoup de cailloux du grès vosgien, ainsi que de puissantes couches de sables et de marne. C’est elle qui forme la plupart des monticules qui se trouvent dans le fond des grandes vallées, comme celle qui s’étend depuis Retournemer jusqu’à la Moselle. On voit que la grosseur des fragmens de roches primordiales diminue à mesure que l’on s’éloigne de la crête. La puissance de cette formation atteint