Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/334

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du terrain de transition, puisque ces roches se rencontrent également en filons, dans celles de cette époque, qui recouvrent le granite sur plusieurs points de la chaîne ; mais elle est antérieure à celui du grès vosgien et du todtliegende, puisqu’elles ne se montrent point dans ces deux formations.

4° Une grande partie de la Région vosgienne, dont nous nous occupons avait été élevée au-dessus de la surface des mers, par l’éruption des roches porphyroïdes, de vastes forêts s’en étaient emparées, et déjà leurs débris, mêlés aux alluvions du sol, avaient formé ces petits dépôts houillers qui existent dans plusieurs vallées, lorsque des roches amygdalaires (les spilites) ont fait éruption à peu près comme les porphyres. À cette époque la commotion a été terrible, le terrain de transition presque entièrement détruit, les arbres des forêts qu’il supportait ont été renversés et les troncs enfouis au milieu des premières roches qui se sont déposées, le todtliegende. Les petites branches des arbres et les fougères qui croissaient à leur pied, moins bien fixées au sol que les troncs et beaucoup plus légères, sont montées à la surface du liquide, où elles ont surnagé.

Avec les spilites sont sorties du sein de la terre des eaux acides qui, en enlevant la potasse aux masses euritiques, ont formé les argilolites et les argilophyres du toldtliegende.

Cette formation était à peu près terminée, lorsqu’à eu lieu la grande destruction du terrain de transition et le dépôt du grès vosgien, dans lequel on trouve une immense quantité de cailloux roulés, provenant des roches de transition. Les débris, doués d’une grande quantité de mouvement, détruisaient en les broyant tous les végétaux qui se trouvaient au milieu d’eux, et voilà pourquoi le grès vosgien en est presque entièrement dépourvu, tandis qu’ils sont si abondans dans le todtliegende, et le grès bigarré.

Quand les grandes commotions ont été terminées, la masse liquide où se déposait le grès vosgien, et dans la partie supérieure de laquelle se trouvaient les marnes, les sables fins, les petites branches des arbres et les fougères, a passé progressivement d’un état de mouvement violent à un état de repos plus ou moins parfait, et alors les couches du grès bigarré se sont formées, en enfermant dans leur intérieur les débris de végétaux qui nageaient dans le liquide au milieu duquel elles se déposaient, et les animaux qui y vivaient.

5° L’éruption des ophiolites me paraît être plus moderne que celle des roches dont nous venons de parler. L’absence presque