Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blanc tendre, presque entièrement dépourvu de fossiles qui, d’une part, se lie par ses caractères minéralogiques et de superposition, aux couches tertiaires, et qui de l’autre, passe d’une manière non moins insensible à des assises calcaires, qu’avec la plupart des géologues qui l’ont examiné, il rapporte à la craie.

On ne peut donc pas fixer positivement encore l’âge relatif de ces calcaires pour ainsi dire intermédiaires, par rapport aux calcaires parisiens, et ce serait tirer une conséquence forcée et prématurée des faits énoncés, que de croire qu’il existerait en Sicile, soit une liaison immédiate entre la craie et les formations regardées comme plus récentes que les terrains parisiens, soit la preuve que les calcaires, qui renferment près de 8 pour cent de coquilles dont les analogues se trouvent encore dans la Méditerranée, auraient été formés dans le même moment que notre calcaire grossier. M. C. P. proteste, pour lui du moins, contre de telles conséquences, sans toutefois se refuser à croire, si l’on passe d’une question de fait à une question de théorie, que l’on puisse trouver quelque part un passage gradué et insensible entre les terrains secondaires et les terrains tertiaires ; car, selon lui, l’espèce d’hiatus indiqué aux environs de Paris et dans un grand nombre d’autres lieux, entre la craie et les terrains tertiaires, par les superpositions contrastantes et la différence brusque dans les espèces de fossiles, peut n’être considère que comme un phénomène local dû au changement de certaines circonstances qui n’ont pas dû manifester leurs effets partout en même temps. C’est ainsi que l’on voit souvent un dépôt calcaire succéder brusquement à un dépôt argileux ou de grès, une formation d’eau douce à une formation marine, etc., et vice versà, sans, pour cela, que l’on doive admettre de ces différences subites entre les caractères minéralogiques, géognostiques et zoologiques des deux dépôts superposés, qu’il y a eu dans l’histoire de la terre des périodes tranchées, séparées par des intervalles d’agitation générale, pendant lesquelles tout aurait été anéanti, jusqu’à ce qu’un nouvel ordre de choses, et la création de nouveaux êtres, soient venus réorganiser une nature nouvelle.